« Bad Man » – Dathan Auerbach

Lu en : Mars 2019

BAD MAN.jpg

Lorsque j’ai la chance de recevoir un livre, j’aime commencer par les remerciements, dès lors merci à Babelio et aux Editions Belfond Noir pour la réception de cette incroyable histoire ! J’avais bien sûr lu le résumé avant de le solliciter par « Masse Critique », je savais donc qu’il ‘agissait de l’histoire du petit Eric, 3 ans, qui disparaît au supermarché alors qu’il y accompagnait son grand frère Ben. Dès lors, lorsque le premier chapitre s’ouvre sur ladite visite au supermarché, on se met d’emblée à trembler ! Comme si l’on avait, par notre super-pouvoir de lecteur, la possibilité d’empêcher l’inéluctable ! Ouais, j’ai essayé de prévenir Ben, mais raté ! Eric a disparu ! (Je n’ai donc pas de super-pouvoirs… #déçue…)

Cinq ans plus tard, la famille est toujours anéantie par la disparition du petit Eric, sa mère Deirdra (belle-mère de Ben) a sombré dans une attente omniprésente, refusant obstinément de quitter la maison, au cas où Eric reviendrait… Pour le père de Ben et Eric, l’acharnement au travail devient vital pour tenter de sauver la situation financière catastrophique dans laquelle ils demeurent depuis que Deirdra ne travaille plus. Ben, lui, est hanté par la culpabilité et met tout en oeuvre pour se faire le plus discret possible, tandis qu’hors de chez lui, il sillonne les rues pour continuer d’interroger les habitants, animé par l’espoir de retrouver son petit frère. Parallèlement, il cherche un job afin d’aider sa famille. Mais toutes les portes se referment sur lui, le boiteux un peu gros… Lorsqu’enfin un poste s’offre à lui, il s’agit d’un job de magasinier de nuit dans le supermarché où Eric a disparu… C’est un choc pour Ben, mais la famille a besoin d’argent ! Et dès les premières nuits, Ben ressent que ce travail pourra peut-être enfin lui apporter des réponses, le genre de réponses qu’il a l’impression d’être le seul à chercher, persuadé que la police a depuis longtemps abandonné toutes recherches. Et effectivement, le supermarché se met à cracher des indices et à brouiller les pistes. Tout et tout le monde devient suspect, alors que la police semble persuadée de la folie de Ben.

Lorsqu’on entre dans le monde nocturne de ce supermarché, on ne sait pas si c’est un autre monde ou la réalité. L’adage « La nuit, tous les chats sont gris » prend tout son sens. On égrène les cartons avec Ben et Marty, au rythme de leur amitié naissance empreinte de méfiance, on hume les odeurs de cuisson de pain en prenant soin de ne pas croiser Beverly, on crache sur le dos du patron en prenant une pause sur le parking… Rien ne semble se passer, et pourtant tout se passe…

Savant mélange de thriller psychologique et de roman d’atmosphère, « Bad Man » arrive à nous donner envie de tourner les pages frénétiquement malgré une action d’apparence lente ! On s’attache à Ben, et moi de mon côté à Marty aussi (pour son humour, pour ses goûts musicaux, pour sa personnalité un peu déjantée), même si rien ne nous confirme qu’on ne va pas, à un moment, le regretter. Le supermarché et ses ombres, Ben et ses démons, Marty et ses secrets… Démêler le vrai du faux s’avère compliqué jusqu’au dénouement final qui m’a brisé le cœur (ha non, c’est vrai, j’en ai pas…) !

Je regrette simplement ne pas avoir reçu toutes les réponses à mes questionnements, mais c’est un détail par rapport à l’impression générale que m’a laissée ce roman. J’avoue que c’est un tour de force de transformer en page turner cette histoire à priori lentement déroulée, c’est un paradoxe incroyable qui, a lui seul, fait de ce livre une réussite.

Je ne sais pas s’il faut comparer l’auteur au King, mais il est vrai que par moment, Ben m’a rappelé le Blaze du King.

Très bonne lecture, malgré une immense tristesse qui a rythmé les dernières lignes…

Quant à la postface de l’auteur, elle met en lumière beaucoup de choses au sujet de l’un des personnages et donne une dimension différente à l’histoire… Chapeau bas, Monsieur Auerbach, mission accomplie, je suis une lectrice comblée… (Mais triste ! 😋)

15 réflexions sur “« Bad Man » – Dathan Auerbach

    1. Oui, en effet, et la culpabilité du grand frère est vraiment touchante. Je n’ai pas pu m’empêcher de me demander comment je réagirais si ma fille « perdait » mon fils… et c’est compliqué quand ta lecture te mène à ce genre de questionnement glauque !

      J’aime

  1. J’en suis maintenant à la moitié et j’aime beaucoup l’ambiance pleine de mystères. C’est vrai que c’est lent mais on entre totalement dans l’histoire. Comme toi, j’ai un attachement pour Ben et pour Larry j’espère que ce dernier est aussi bienveillant qu’il veut le faire paraître…

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire