« Les photos d’un père » – Philippe Beyvin

Lu en : Janvier 2019

les photos d'un père

Mes retours de lecture du Prix Première touchent doucement à leur fin avec cette avant dernière chronique qui concerne une touchante histoire familiale…

A 14 ans, sans préambules, Thomas apprend par sa mère que son père n’est pas son père… Après avoir lâché sa petite bombe réduisant Thomas à n’être que la résultante d’un « coup d’un soir », elle le plante là, lui et ses interrogations. Pensant vraiment que sa mère ignore l’identité de son père, Thomas se met à étudier les années 60/70, pour comprendre en quoi le contexte a pu justifier sa naissance. Quand, adulte, il échappe de justesse à la mort lors des attentats du métro de Paris dans les années ’90, sa mère lui assène un nouveau coup de massue en lui annonçant qu’en fait, elle sait parfaitement qui était son père mais que celui-ci a disparu en zone de guerre où il était reporter tout juste après sa conception. C’est alors sur les traces de son père, illustre photographe disparu, que Thomas se lance, faisant ainsi la connaissance de sa grand-mère maternelle.

La narration alterne la vie de Thomas et celle de Grégoire, son père. Avec sensibilité, on se pose en spectateur de plusieurs contextes historiques parfaitement dépeint tout en suivant la fulgurante histoire d’amour des parents de Thomas. La description des photos de Grégoire est également source d’émotions intenses et on prend conscience de ce qu’un cliché peut cacher de tranche de vie et du talent qu’il faut pour parvenir à le suggérer au travers d’une seule image.

Mes collègues jurés ont parfois reproché un peu de lenteur, un manque de révolte chez Thomas qui encaisse les aveux de sa mère sans agressivité et qui continue de garder une magnifique relation avec un père qui n’est finalement pas son père… Moi, ces aspects ne m’ont pas gênée, ravie que Thomas ait eu conscience que la définition d’un père (et par extension, d’une mère) ne se limite pas à la conception et que les actes peuvent avoir autant de poids que la génétique !

J’ai aimé cette histoire imagée, simple, tour à tour triste et joyeuse, qui nous rappelle de prendre conscience que chaque mot, chaque geste, chaque instant pourra, un jour, revêtir une valeur de trésor ! C’est entièrement dans ma philosophie de profiter de chaque bon moment. Très simplement, sans fioritures, ce roman a su me toucher, faisant de lui mon second coup de cœur de cette sélection du Prix Première.

cdec

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