« Ce que tu as fait de moi » – Karine Giebel

Lu en : Novembre 2019

ce que tu as fait de moiJe n’aime pas les histoires d’amour. Parce qu’elles sont mielleuses et mensongères, parce qu’elles tentent de nous persuader que le Prince Charmant existe, et que la réalité en devient encore plus amère. Par contre, mettez-moi une histoire d’amour à la sauce polar, et là je m’emballe ! C’est ce qui m’a poussé à me réjouir de la proposition du site BePolar qui me proposait en lecture le dernier-né de Karine Giebel.

Tout ce qu’on sait grâce au résumé, c’est qu’une histoire de passion dévorante a conduit à l’impensable, mais on ne sait pas quoi, ni comment. Alors, à l’instar des flics qui mènent en parallèle deux interrogatoires, on va remonter le fil de l’histoire. Celle de Laetitia, jeune stagiaire aux Stups, qui a mis entre parenthèses sa vie d’épouse et de mère pour réaliser son rêve d’intégrer la police, soutenue par sa famille dont elle est pourtant forcée de s’éloigner. Celle de Richard, le commandant de la Brigade où elle débarque, admiré par son équipe, aimé par sa femme et ses enfants.

Je dois avouer que quand cette fameuse « passion » fait ses premiers ravages, j’ai littéralement eu le souffle coupé, victime d’un solide coup qui m’a asphyxiée. Je me suis forcée à continuer de plonger, mais la lecture m’a atteinte bien plus qu’elle n’aurait dû, parce qu’elle a réveillé en moi une très vieille peur, un passage de ma vie que je préférerais largement occulter mais que ces mots ont douloureusement réveillé. Heureusement que Karine Giebel n’était pas aux commandes de ma vie à l’époque, car je m’en suis bien mieux sortie que Laetitia (j’étais bien mien ambiguë qu’elle aussi !), mais à cause de ça, j’ai vécu puissance mille chaque phrase du livre avec un malaise grandissant.

Je n’ai pas pu éprouver la moindre empathie pour Richard, je l’ai haï d’un bout à l’autre de ma lecture, et j’aurais voulu arracher Laetitia du livre, lui filer une paire de claques pour qu’elle trouve la force de sortir de la spirale. Mais c’était hors de mes compétences, alors j’ai assisté au naufrage, impuissante et blessée.

J’ai rédigé cette chronique à peine le livre refermé, parce que je voulait vraiment quitter l’état d’esprit dans lequel ce livre m’a ramenée. Pourtant, abstraction faite de cela, il faut reconnaître que l’amour vu par Karine Giebel frappe fort. Et je suis malheureusement bien forcée d’admettre qu’il est beaucoup plus crédible que n’importe quelle comédie acidulée…

 

41 réflexions sur “« Ce que tu as fait de moi » – Karine Giebel

    1. Disons que la tournure que prennent les événements est vraiment horrible et il faut être « aware » pour l’accepter. Après, je pense que justement le but de l’auteur n’est pas de nous le faire accepter, et son talent est immense, mais mieux vaut être prévenu que ce personnage est capable de déclencher la haine, ce qui fut le point commun entre Stelphique et moi… j’ai vu sa superbe chronique…

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  1. C’est sûr qu’avec Karine Giebel, on est loin des histoires d’amour à leau de rose ou alors le Prince charmant se transforme bien vite en bourreau.
    Je suis un peu en retard sur les sorties de l’auteure, Toutes blessent une tue me fait déjà très envie et maintenant, tu me donnes envie de courir acheter celui-ci ! J’aime tellement les thrillers de cette auteure mais c’est vrai que je trouve ces dernières parutions moins percutantes (De force, Satan était un ange)

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