« L’homme aux murmures » – Alex North

Lu en : Mars 2020

L'homme aux murmuresSi tu laisses la porte entrebâillée, les murmures viendront se glisser… Avec cette phrase énigmatique, le résumé du livre ouvrait la porte à mille interprétations… C’est ce qui a fait que j’ai hésité (mais pas très longtemps !) avant de plonger dans cette nouvelle lecture BePolar ! Car je n’aime en général le surnaturel que s’il est le fait du King ! Et puis d’abord, rien ne disait clairement s’il y en aurait ou non dans ce livre ! Alors une chose est sûre, ne comptez pas sur moi pour dissiper ce doute, aucune chance que je trahisse l’intrigue !

Mais je peux évidemment vous en dire plus, et ensuite vous dire ce que j’en ai pensé !

On a un écrivain, Tom, ravagé par la mort de son épouse, qui se retrouve à devoir élever seul leur fils de huit ans, Jake, en ayant clairement l’impression que sa bien-aimée a emmené avec elle le mode d’emploi pour le comprendre. Quand on est adulte, on oublie qu’on a pu un jour avoir un ami imaginaire ou s’enfermer dans le dessin, ou encore refuser de communiquer avec les adultes. Vu la perte de sa maman, Jake éprouve d’autant plus de difficultés à communiquer avec son père démuni. Pour tenter un « nouveau départ », père et fils s’installent dans une nouvelle maison, dans une nouvelle ville. Mais les débuts sont chaotiques et Tom déplore que les « amis imaginaires » de son fils les aient suivis jusque là. D’autant plus quand leurs voix commencent à se révéler flippantes (Si tu laisses la porte entrebâillée, les murmures viendront se glisser…) et qu’il s’avère qu’en guise de patelin tranquille, ils ont emménagé dans un village qui a connu une vague d’enlèvement vingt ans plus tôt ! A l’époque, le coupable avait été arrêté, cependant, il semblerait que « l’homme aux murmures » soit de retour, car un autre enfant vient de disparaître.

On se doute aisément de l’ambiance malsaine qui enveloppe la vie de Tom et Jake, parfaitement décrite par l’auteur. C’est flippant, ça donne envie de tendre l’oreille et de fermer sa porte à double tour (en ces temps de confinements, vous me direz, ça tombe à pic !!! ). Du coup, pour la partie Tom et Jake, je dis bravo, j’ai adoré ! Mais à côté de ça, on suit également les pensées tourmentées du flic-alcolo-abandonné-par-sa-famille-rongé-par-une-vieille-affaire… Ouais, exactement, THE cliché… Bon, ok, l’affaire en question qui le hante est justement celle de l’homme aux murmures, car le corps de la dernière victime n’a jamais été retrouvé. Oui, il rempile pour aider les collègues lorsqu’un petit garçon disparaît et il prend sur lui pour affronter le criminel qui se délecte de son tourment depuis vingt ans ; oui, son flair et son expérience seront utiles dans cette nouvelle enquête… Mais ces passages-là m’ont vraiment paru longs, et je n’ai pas trop aimé le petit coup de théâtre familial…

Ce qui donne somme toute du bon et du moins bon, mais au final un bilan positif pour ce thriller psychologique qui, certes, pêche parfois par excès de longueur mais se rattrape fort bien par une tension palpable durant toute la lecture, à tel point fait qu’on entend presque les coups de violons stridents qui accompagnent les meilleures scènes de frissons cinématographiques. Merci à BePolar et aux Editions du Seuil, donc, car j’ai frissonné avec ces murmures dont je n’avouerai pas s’ils sont réels… ou surnaturels…

 

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