« De l’or et des larmes » – Isabelle Villain

Lu en : Décembre 2021

De l'or et des larmes par Villain

Pour nous, lecteurs, suivre les aventures d’un héros récurrent est toujours un régal, d’autant plus quand le personnage est aussi attachant que Rebecca de Lost, qui dirige un groupe d’enquêteurs au 36. Les années ont passé depuis qu’on l’a quittée, et Isabelle Villain nous projette dans l’avenir pour la retrouver à quelques mois des jeux olympiques de 2024 (toujours au 36, mais Bastion dorénavant).

Ce contexte (l’approche des JO) est important, car l’action va nous plonger au cœur du quotidien de ces jeunes athlètes qui ont voué leur corps et leur vie à cet unique but : décrocher l’or aux jeux olympiques. Pour les jeunes gymnases de l’histoire, seul Jean-Luc Provost peut les conduire à l’accomplissement de ce rêve, à force de ténacité et de souffrances. Alors, quand Jean-Luc se tue dans un accident de voiture à six mois des Jeux, c’est une catastrophe pour eux. Mais pire encore, il s’avère assez rapidement que cet accident n’en était en fait pas un : quelqu’un a volontairement saboté son véhicule ! L’affaire risque de prendre des proportions médiatiques importantes, aussi Rebecca se voit-elle confier l’enquête.

Rebecca a bien évolué depuis sa dernière histoire. Et bien qu’elle reste assez sanguine, notre héroïne s’est malgré tout un peu posée dans une vie privée enfin calmée après de longues années chaotiques, et franchement, ça fait plaisir de la savoir heureuse, même alors qu’elle se débat avec les joies de la famille recomposée (#bienvenueauclub !) !

L’investigation qui va plonger le groupe en plein cœur de cet étrange mode de vie que s’imposent les athlètes m’a énormément touchée. À un niveau bien moindre (et heureusement !), mon fiston est très impliqué dans son sport, ce qui est probablement lié au fait que son coach est lui-même médaillé olympique (ouais, je frime, mais vraiment, il est top, ce jeune homme ! Et ce n’est pas ma binômette/sa maman qui dira le contraire ! Coucou Christel 😘!). Dès lors, ces émotions intenses (comme quand on embarque dans un grand huit) de parents qui sont décrites, les sacrifices, les complications avec les autres membres de la fratrie qui jalousent, les choix qui doivent être faits, l’angoisse dans les gradins pendant les courtes minutes durant lesquelles se jouent une compétition, la peur non pas de voir son enfant échouer mais bien de lire la déception et la tristesse dans ses yeux, la fierté de le voir brandir une coupe… encore une fois, même si c’est à un niveau bien moindre en ce qui me concerne, je les ai compris. Et la description des rêves olympiques, des déceptions, des secondes si brèves qui peuvent changer une vie, je les ai vécues par procuration au côté de ma binômette, et donc je sais à quel point Isabelle Villain a visé juste !

Mais l’auteur nous parle ici d’un sport particulièrement contraignant, physiquement et mentalement, dans lequel, plus que dans tout autre, l’intensité de l’entraînement et la brièveté de la carrière sont des éléments déterminants, si bien que les athlètes vivent carrément en centre, loin de leurs parents, et ce, dès le début de l’adolescence… Alors, dans ce genre de cercles fermés, les sacrifices d’un mode de vie particulier mènent certains enfants (car c’est finalement ce qu’ils sont encore) sur de dangereuses pentes, telles que la dépression, …

Je préfère éviter d’en dire plus, si ce n’est que la plongée est totale, les émotions intenses, et que l’auteur m’y a entraînée avec le talent qu’on lui connaît. On aimerait que tout cela ne soit que fiction, mais on sait qu’il n’en est rien… alors on entend le cri lancé aux lecteurs, on s’en émeut, et on referme le livre avec le coeur qui a repris son voyage dans le grand huit…

Bravo, Isabelle Villain, pour cette histoire poignante qui signe le retour de notre bien-aimé groupe de Lost ! Et merci aux Editions Taurnada pour cette nouvelle excellente lecture !

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