« Ego » – Maxime Girardeau

Lu en : Février 2022

Ego par Girardeau

Il était attendu, ce petit nouveau de Maxime Girardeau, qui avait fait une entrée fracassante dans le monde du thriller avec l’excellent « Persona » en 2020. Je tiens d’ailleurs à remercier une fois de plus Netgalley et les éditions Fayard-Mazarine qui m’ont permis de découvrir ce titre que j’attendais tout particulièrement !

J’avais hâte de retrouver Franck Sommerset, aussi ai-je été surprise, au début, d’apprendre qu’il avait quitté son poste à la suite de la terrible enquête sur laquelle nous l’avions rencontré. Ce début, c’est également l’occasion de prendre des nouvelles d’Elga, qui l’avait beaucoup aidé dans « Persona », et de sa meilleure amie, Ariane, que l’on va vraiment apprendre à découvrir dans les premières pages. Évidemment, on va retrouver le reste de l’équipe de Franck, bien sûr, qui est toujours opérationnelle et qui va devoir comprendre ce qu’un vieil homme, qui vient de se tuer dans un accident de voiture, faisait avec des morceaux de cadavres dans son coffre. Et puis finalement, on va quand même retrouver Franck, qui rempile pour d’obscures raisons…

Le démarrage est assez immersif et la fin de seconde partie fiche une sacrée claque, totalement inattendue ! On plonge ensuite dans une nébuleuse enquête. Puis enfin revient Franck Sommerset, au sommet de son art bien qu’il soit inopinément sorti du placard où il s’était volontairement enfermé.

On appréhende rapidement les implications diverses des enjeux technologiques décrits, d’autant qu’il n’y a finalement que nous, lecteurs, qui possédons toutes les pièces du puzzle. C’est plutôt effrayant, surtout parce que c’est très crédible. On comprend donc vite les tenants et aboutissants d’une découverte aussi importante que celle que représente « Ego », dont le concepteur et compagnon d’Elga a disparu et donc, in fine, de comprendre quelles dérives cela va occasionner. De même, le vécu d’Elga et l’aide qu’elle reçoit dans son évolution personnelle ne m’ont pas vraiment étonnée. C’était même plutôt logique ! Mais le point fort de l’histoire ne réside pas là. Car c’est plutôt la course contre la montre que l’on rembobine à plusieurs reprises pour revivre l’enchaînement des événements selon différents points de vue qui est particulièrement intéressante.

La maîtrise des temporalités n’a pas dû être aisée, ce que l’auteur confirme d’ailleurs dans les remerciements. Tout se tient, et j’ai particulièrement apprécié les compétences de joueur d’échecs de notre ami Franck Sommerset. Pour un flic, il est d’une extraordinaire empathie et d’une singulière gentillesse. Lui aussi sera heurté durant cette enquête, de même que le jeune Gilles. Beaucoup de protagonistes, en fait, perdront quelque chose dans cette histoire où la manipulation de masse est une fin qui, semble-t-il, justifie tous les moyens, même s’il faut pour ça manipuler, kidnapper, tuer…

On retrouvera la plume un peu contemplative (dans le bon sens du terme !) de Maxime Girardeau. On prend le temps, dans cette course, de comprendre et de ressentir. Un page-turner, donc, mais non dénué d’émotions. En somme, un mix qui fonctionne relativement bien ! Que l’auteur se rassure, il vient de brillamment contourner la malédiction du second roman ! (Et cette fois, les connaisseurs n’ont pas cherché le chapitre 38 !).

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