« Châtiment » – Céline Denjean

Lu en : Juillet 2024

Certains auteurs sont passés maîtres dans l’art de construire des intrigues complexes. C’est le cas de Céline Denjean, qui se contente rarement d’un seul fil conducteur. Pour cette fois, elle décide de nous plonger au cœur d’une famille en deuil : en effet, la mère de famille vient d’être assassinée. À première vue, tout désigne un tueur en série qui sévit depuis de longues années et que la police n’est jamais parvenue à identifier. C’est sa 22e victime. Jusqu’à ce qu’enfin, la police retrouve le monstre. Mort. Mais surtout, mort avant d’avoir pu commettre un 22e meurtre… Pour la police, il faut tout reprendre à zéro et plonger dans les secrets de cette famille éminemment catholique.

Ponctuée de passage qui ramène le lecteur dans un sombre passé où des enfants sont victimes de la perversité des adultes qui en ont la charge, la lecture se poursuit sur les traces de la vérité, portée par une écriture étouffante, millimétrée, précise.

C’est là que me voilà quelque peu en difficulté pour vous parler de ce livre… Nul doute que j’apprécie grandement les qualités d’écriture de l’auteur. J’aime quand un auteur utilise toutes les subtilités de la langue française, non seulement pour nous offrir un texte de qualité et agréable à lire, mais aussi pour servir son intrigue. Mécaniquement parlant, tout est également excellent. Pas une pièce n’est mal assemblée, bien au contraire. Tout s’emboîte à la perfection. Et les rouages sont noirs, malsains. On y aborde les mille et une façons de détruire un enfant, les excès de sévérité avec la religion portée en étendard pour justifier un mode d’éducation aussi archaïque que cruel.

Cependant, j’ai traversé cette histoire avec une impression sous-jacente de savoir précisément où voulait nous emmener l’auteure. Et si bien sûr, je ne disposais pas d’une vue d’ensemble sur la résolution, j’en avais bien décelé les contours. J’ai en quelque sorte raté ma rencontre, comme maintenue à distance, alors que tant la narration que la trame sont parfaitement irréprochables !

Ce n’était peut-être tout simplement pas le bon moment, et parfois, même les histoires les plus réussies glissent entre les pages sans parvenir à nous toucher. Ce fut mon cas cette fois, et j’en suis la première désolée !

27 réflexions sur “« Châtiment » – Céline Denjean

  1. Avatar de Céline C. Céline C.

    Ah mince ! Je te comprends, le contexte joue sur nos lectures, et puis il y a des auteurs avec lesquels cela ne matche pas pour un livre, voire jamais, cela m’arrive et m’arrivera encore. J’avais commencé La fille de Kali de cette auteure, je n’ai jamais pu le finir. Pourquoi ? je ne sais pas vraiment. Peut-être que si je le reprends à un autre moment, il me plaira !

    Merci Nath pour cette chronique sincère

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  2. Tu as raison, parfois c’est une question de timing. J’espère que tu auras l’occasion de lire un autre roman de l’auteure et que tu seras conquise par cette lecture. Je ne l’ai pas encore lu mais j’avais noté celui-ci, il a l’air très bien écrit mais aussi assez rude. Merci tout de même pour ton avis malgré cette rencontre manquée. 🙂

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  3. Bonsoir, je suis assez d’accord avec ce que tu écris. Je n’ai pas lu Châtiment mais j’ai lu Précipice et son dernier paru : La mue. Pour ce titre ci, on devine qui est qui assez vite mais la fin laisse un goût amer, ça se termine très mal. Je pense lire Châtiment. Bonne soirée.

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