C’est vous qui le dites ! – Les coups de cœur de David

Présentation de la rubrique ici !

Aujourd’hui, quel plaisir de laisser la parole à David Smadja, co-fondateur de C’est Culturellement Dingue (qui est culturellement génial !) et fondateur du non moins génial blog : « C’est contagieux !« . Un condensé de passion livrée avec tout l’humour qui sied au personnage, et voilà un incontournable de la blogo ! Alors, quels sont les titres qui ont marqué sa vie de lecteur ?

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Parlons de tes coups de cœur !

Merci Nathalie de me donner l’occasion de partager avec vous mes coups de cœur. Je n’ai pas lésiné, j’en ai mis 14 (et encore j’ai dû me faire violence…). J’ai découpé en deux parties.

Les six livres qui vont suivre sont des romans qui ont été de vraies révélations pour moi, ils ont changé ma perception du monde sont fondateurs dans la construction de mes goûts actuels. Je pense que chacun d’entre nous a ses petits doudous de lecture. Voici les miens.

« La Peste » – Albert Camus

La peste par Camus

Ca nous ramène aux années lycée, c’est le roman qui m’a fait entrer directement dans la littérature adulte. J’avais toujours été un grand lecteur jeunesse mais j’avais toujours détesté les lectures imposées à l’école. Elles ne me parlaient tout simplement pas. Trop académiques, trop réalistes, pas super excitantes. Mais ce qui m’a le plus marqué chez Camus c’était le style très accessible, l’écriture fluide, la musique des mots. Ce n’était pas simplement un récit mais un parfum, des sons, une atmosphère. Un roman cathartique qui m’a ouvert les portes de lectures plus mâtures.

Résumé Babelio :

« Je relis La Peste, lentement – pour la troisième fois. C’est un très grand livre, et qui grandira. Je me réjouis du succès qu’il obtient – mais le vrai succès sera dans la durée, et par l’enseignement par la beauté », écrit Louis Guilloux en juillet 1947 à son ami Albert Camus à propos du roman sorti en librairie le 10 juin. Retour sur la genèse de La Peste.
Louis Guilloux, rencontré chez Gallimard au cours de l’été 1945, et Jean Grenier, ancien professeur de philosophie d’Albert Camus à Alger, furent les témoins de l’écriture du roman, commencé au cours de l’été 1942 et achevé en décembre 1946. Le 22 septembre 1942, Albert Camus écrit à Jean Grenier qu’il travaille « à une sorte de roman sur la peste », et poursuit quelques jours après : « Ce que j’écris sur la peste n’est pas documentaire, bien entendu, mais je me suis fait une documentation assez sérieuse, historique et médicale, parce qu’on y trouve des “prétextes”. » De fait, le roman est en gestation depuis plusieurs années. Camus – dont les premières notes sur le sujet ont été prises fin 1938 –, s’est abondamment documenté sur les grandes pestes de l’histoire dans le courant du mois d’octobre 1940. Son projet se précise dans ses Carnets en avril 1941, où figurent la mention « Peste ou aventure (roman) », suivi d’un développement portant le titre La Peste libératrice. À André Malraux, qui a pressenti en Camus, jeune auteur encore inconnu en France, un « écrivain important » et s’emploie à faire publier chez Gallimard un premier roman intitulé L’Étranger, il écrit le 13 mars 1942 d’Oran, où il réside depuis janvier 1941 : « Dès que j’irai mieux je continuerai mon travail : un roman sur la peste. Dit comme cela, c’est bizarre. Mais ce serait très long de vous expliquer pourquoi ce sujet me paraît si « naturel ». » Et, tandis que L’Étranger, bientôt suivi d’un essai, Le Mythe de Sisyphe, sont publiés à l’enseigne de la NRF, Camus commence le travail d’écriture proprement dit au Panelier dans le Vivarais, où il s’est installé en août 1942 pour soigner une rechute de tuberculose. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 suivi de l’entrée des Allemands en zone Sud l’empêche de rejoindre son épouse rentrée en Algérie en octobre. « 11 novembre. Comme des rats ! » s’exclame-t-il dans ses Carnets, avant de noter quelques pages plus loin, fin 1942 ou début 1943 : « Je veux exprimer au moyen de la peste l’étouffement dont nous avons tous souffert et l’atmosphère de menace et d’exil dans laquelle nous avons vécu. Je veux du même coup étendre cette interprétation à la notion d’existence en général. La peste donnera l’image de ceux qui dans cette guerre ont eu la part de la réflexion, du silence – et celle de la souffrance morale. » Le roman aborde ainsi les thèmes de l’exil, de la séparation et de la solitude. Il avait déjà envisagé, en août 1942, de donner pour titre au roman, situé à Oran qu’il n’aimait pas, « Les Séparés », puis, en septembre, de ne pas « mettre “La Peste” dans le titre. Mais quelque chose comme “Les Prisonniers”. » Le roman, « première tentation de mise en forme d’une passion collective » (Carnets, 1946), est aussi la représentation de la lutte contre le nazisme et la guerre. C’est bien ainsi que l’entend Francis Ponge dans une lettre adressée à Camus en août 1943. Faisant référence à conférence de Québec, où Américains et Anglais débattaient de la question stratégique du « second front », il encourage Camus à poursuivre dans ce sens : « Je crois qu’il y aura des chapitres à ajouter à La Peste, ou un nouveau livre à écrire sur de nouvelles formes de cette maladie pestilentielle…. » Les lecteurs ne s’y sont pas trompés à la parution du roman. À Roland Bathes, Camus écrivait en février 1955 que « La Peste […] a cependant comme contenu évident la lutte de la résistance européenne contre le nazisme. La preuve en est que cet ennemi qui n’est pas nommé, tout le monde l’a reconnu, et dans tous les pays d’Europe. […] La Peste, dans un sens, est plus qu’une chronique de la résistance. Mais assurément, elle n’est pas moins. »
Une première version de La Peste est achevée en janvier 1943. Peu satisfait, Camus entreprend aussitôt une seconde version, tout en menant en parallèle d’autres projets d’écriture. Grippé, il écrit à Francis Ponge en août 1943 : « Il y a un mois que je n’ai pas écrit une ligne. Caligula et Le Malentendu, La Peste et mon étude sur d’Aubigné, tout cela dort et je traine dans l’inertie. » Le 15 janvier 1944, toujours à Ponge, il annonce travailler « à mon chapitre sur la révolte que je donnerai à Grenier. Il vient sans venir. Ensuite, La Peste. J’attends ce moment avec impatience. Je crois que cette fois je tiens le bon bout ». Puis, fin mars : « Je suis revenu à La Peste. C’est-à-dire que le soir, tard, après des journées écrasantes, je regarde le manuscrit et je rêve à autre chose. Mais il en sortira peut-être quelque chose. » Entre temps, l’écrivain est devenu éditorialiste à Combat après qu’il eut

« L’herbe rouge » – Boris Vian

L'Herbe rouge par Vian

Un roman ultra-féministe (du moins dans les souvenirs que j’en ai) où les hommes sont en déshérence et les femmes sont des lionnes.  Un roman joyeusement dépressif que j’ai lu à 20 ans. Comme souvent avec Vian, l’univers est onirique, fantastique, décalé et incroyablement poétique. Une plume unique. Il faudra attendre Mathias Malzieu pour retrouver cette saveur des mots et cette phosphorescence des phrases.

Résumé Babelio :

Serait-on heureux si l’on obtenait sur-le-champ ce qu’on désire le plus au monde? La plupart des gens répondent oui, le sénateur Dupont aussi.

Wolf, quant à lui, prétend que non. Pour le prouver, il va chercher l’objet des vœux du sénateur: un ouapiti.

A la suite de quoi, le sénateur Dupont tombe dans un état de béatitude qui ressemble fort à de l’hébétude. Bien que le sénateur Dupont ne soit qu’un chien, ce spectacle déprimant accroît encore la mélancolie de Wolf.

Vivre doit être autre chose qu’une oscillation de pendule entre cafard et sotte félicité. Pour en avoir le cœur net, Wolf utilise la machine qu’il a inventée avec l’aide de son mécanicien Saphir Lazuli.

D’une plongée à l’autre, qu’apprendra-t-il… et où plonge-t-il?

C’est le secret de L’Herbe rouge, qui est aussi celui de Boris Vian – sous le travesti de l’humour noir, il met en scène ses propres inquiétudes avec la frénésie d’invention burlesque qui l’a rendu célèbre.

« Echine » – Philippe Djian

Échine par Djian

Avec Djian, c’était la première fois que j’avais l’impression qu’un auteur me murmurait à l’oreille et exposait une vision du monde qui m’était commune (j’imagine que chaque lecteur/lectrice voit de quoi je veux parler). Ce gars est énorme. Je l’ai adoré. C’est quelqu’un que j’aurais vraiment aimé rencontrer pour discuter de la vie, de ses tracas et des bouffées de bonheur qu’elle te donne. On pourrait résumer Echine par « mes amis, mes amours, mes emmerdes », une tranche de vie somme toute très universelle mais avec un point de vue à couper le souffle.

Résumé Babelio :

Dan a sacrifié ses nuits, ses jours, ses amis, ses amours à l’écriture.
Il avait du talent, il a eu du succès. Et puis, un jour, plus rien. La page est restée vierge, la source était tarie. Depuis, Dan écrit des scénarios pour la télévision. Sur commande. Sans honte et sans passion. Mais il y a son fils Hermann ; la bière mexicaine ; les femmes toujours belles parce qu’on les aime, et qui s’en vont parce qu’on les aime trop – ou mal ; les voisins homosexuels et attendrissants ; et puis les couleurs de la rue, la transparence de l’air.
Etres qui se cherchent à tâtons et qui tous ont le mal de vivre, quotidien qui est le nôtre et qui, par la magie du verbe, devient littérature, mélange de tendresse et de violence, d’espoir et de désespérance, on retrouve ici l’univers de Djian : « Dans la rue, les gens parlaient de leur facture de gaz et de la fin du monde. « 

« Baise-moi » – Virginie Despentes

Baise-moi par Despentes

Celui-là, je l’ai lu à sa sortie. Baise-moi a été un choc littéraire, une révolution dans la manière dont se vivait un roman. Je crois que je n’avais tout simplement jamais rien lu de tel ! Cette écriture rock, rageuse, énervée et dérangeante m’a fasciné ! C’était la première fois que je lisais un bouquin dont l’usage de lyrics de chansons Metal se fondait aussi naturellement à l’action et l’atmosphère décrite. Une sorte de poussée introspective hargneuse dans la psyché des personnages. Forcément puissant.

Résumé Babelio :

C’est l’histoire d’une amitié passionnelle : deux filles sans repères dont les chemins se croisent par hasard, et qui vont découvrir qu’elles n’ont plus rien à perdre…Paru en 1993 et traduit dans plus de vingt langues, Baise-moi est une déclaration de guerre au bon goût, aux beaux sentiments et à l’élégance. A la croisée du roman Hard boiled et de la culture hardcore, un roman nihiliste et trash, que sauve un humour grinçant…

Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi l’ont adapté à l’écran en 2000, avec Karen Bach et Raffaella Anderson dans les rôles-titres. Censuré en France, le film a connu un succès durable à l’international.

« Salem » – Stephen King

Salem par King

Salem a été mon premier roman d’horreur et il m’a marqué au fer rouge. Une transposition moderne du Dracula de Stoker dans une petite bourgade américaine. Tous les ingrédients du King étaient là : un point de vue choral, des personnages en béton, une progression lente et efficace de l‘horreur, une trouille viscérale qui s’empare de toi et te hante longtemps. Un coup de foudre littéraire pour moi. Je me suis jeté sur tous ses romans et je n’ai jamais cessé de le lire avec passion. C’est le seul auteur dont chaque sortie est toujours un événement pour moi.

Résumé Babelio :

Après la mort accidentelle de sa femme, Ben Mears, écrivain à succès, revient dans sa ville natale pour écrire son prochain roman. En passant devant une vieille maison abandonnée, Marsten House, il envisage de s’installer.

Mais le vieux manoir vient d’être vendu à un mystérieux monsieur Straker. Dans le parc, Ben rencontre une belle jeune femme, Susan Norton. Il s’installe dans une chambre en ville et se met à écrire, sans pouvoir se dégager d’un étrange sentiment que les choses ne sont pas tout à fait à leur place.

Quand le petit Ralphie Glick disparaît et que son frère sombre dans un état inexplicable, le regard de Ben se tourne de nouveau vers Marsten House et ses étranges habitants, Straker et Barlow. Mais il ne parvient pas à retrouver confiance, et l’horreur se poursuit.

Hommage à « Dracula » de Bram Stoker, nouvelle variation sur le thème de la maison hantée, « Salem » a permis de sortir les vampires du XIXe siècle. Un livre essentiel pour les amateurs du genre.

« Ghost Story » – Peter Straub

Ghost story par Straub

Ghost Story est le plus magnifique, magique, irréel roman fantastique que j’ai jamais lu. Avec des punchlines monstrueuses d’une poésie sans nom. A la fois puissant et éthéré, violent et contemplatif. Je l’ai lu à l’été 91 (oui, ça date !), une période agitée pour moi et ce roman a canalisé et évacué tous mes soucis. C’est le roman à la construction la plus parfaite au monde. Un monstre d’inventivité. Jamais égalé même par Straub d’ailleurs.

Résumé Babelio :

Dans la sinistre petite ville de Milburn, quatre vieux amis passent leurs soirées à se raconter de terrifiantes histoires de fantômes. Mais, depuis la disparition de l’un des membres du club dans de fort étranges circonstances, aucun d’eux n’échappe aux terribles visions qui hantent leurs nuits. Entre créatures mythiques et esprits vengeurs tout droit sortis de leurs récits d’horreur, envoûtés par la même femme aux mille visages, ils découvrent bientôt que la pire des monstruosités est en réalité issue de leur propre passé.

Ça c’est pour les fondamentaux. Pour les romans plus récents, voici ceux qui m’ont marqué et m’ont donné d’intenses émotions de lecture. Chacun d’entre eux possède un super-pouvoir : celui de vous enchanter pendant des heures.

« Nous rêvions juste de liberté » – Henri Loevenbruck

Nous rêvions juste de liberté par Loevenbruck

Ce roman m’a fait chialer et honnêtement c’est très rare. L’histoire d’une bande de motards qui vit sa life sans contraintes a résonné en moi. Une ode à la liberté et à l’amitié. Roman d’excès, de brûlure de vivre, de soif de jouir, de rage au ventre et de cœurs meurtris, ce bouquin fait bouillonner notre sang. Il aurait mérité un Goncourt tant il célèbre la vie avec un talent littéraire dingue. 

Résumé Babelio :

« Nous avions à peine vingt ans, et nous rêvions juste de liberté. » Ce rêve, la bande d’Hugo va l’exaucer en fuyant la petite ville de Providence pour traverser le pays à moto. Ensemble, ils vont former un clan où l’indépendance et l’amitié règnent en maîtres. Ensemble ils vont, pour le meilleur et pour le pire, découvrir que la liberté se paye cher.

Nous rêvions juste de liberté réussit le tour de force d’être à la fois un roman initiatique, une fable sur l’amitié en même temps que le récit d’une aventure. Avec ce livre d’un nouveau genre, Henri Lœvenbruck met toute la vitalité de son écriture au service de ce road movie fraternel et exalté.

« Loupo » – Jacques-Olivier Bosco

Loupo par Bosco

C’est le genre de roman très rare où tu vas savoir dès les premières lignes que tu vas l’adorer. Tu commences la lecture de la première page puis tu stoppes tellement les mots te martèlent la tête. L’intro m’a coupé le souffle, une écriture qui claque au vent, à la sonorité incroyable (oui je me le suis lu à haute voix tellement c’était superbement écrit). S’il faut trouver des liens à pourquoi j’ai aimé un roman, c’est indéniablement la réminiscence du « Baise-Moi de Despentes ». Un gage de qualité.

Résumé Babelio :

Loupo, Kangou et Le Chat se sont rencontrés dans l’antichambre de l’enfer, à l’Assistance Publique. Orphelin, fugueur ou petit voyou, leur galère ne faisait alors que commencer… Vingt ans plus tard, la vie, ils ont décidé de la cramer… Ils sont devenus voleurs, braqueurs et délinquants. Les casses, les flingues, le fric, l’adrénaline, la révolte, la nuit… Ils sont comme l’orage, sombres et déchaînés… Sur les tuyaux du Chat, Loupo et Kangou, son ami, son frère, écument les bureaux de poste et les banques de la région parisienne.
Pour l’argent, pour le plaisir, pour le frisson glacé… Jusqu’au jour où lors d’un braquage, Loupo tire par erreur sur un môme et le blesse grièvement. Après, c’est comme dans un rêve, plus la fin approche, plus les images s’effilochent… Les flics lancés à leurs trousses, une meute des cités qui leur colle aux basques, ils deviennent des loups… Disparaître, se livrer, tuer ou être tués… L’étau se resserre, mais avant, il leur faut solder les comptes et régler définitivement l’addition…
Sombre et brutal, un roman noir et désespéré, avec ses paumés, ses filles amoureuses, ses turbulences et la mort qui guette au coin d’une rue mal pavée.

« W3 » – Camhug

Avec W3, j’ai retrouvé des sensations de lecture extraordinaires, une poussée d’adrénaline qui m’a transporté tout au long des 3 tomes, je pleurais je riais, je rageais, je pestais, m’enflammait, m’indignait au fur et à mesure des pages qui défilaient. Les Camhug ont inventé le Blockbuster littéraire français. Pas moins.

Résumé Babelio :

Tome 1 : Lara Mendès, jeune chroniqueuse télé, enquête sur le marché du sexe et ses déviances. Elle disparaît sur un parking d’autoroute… Désemparés par la lenteur de l’enquête, ses proches reçoivent le soutien de Léon Castel, fondateur d’une association de victimes. Sa fille Sookie, policière hors norme, a enquêté sur une triple pendaison qui semble liée à cette affaire. Qui a enlevé Lara ? Pourquoi ? Où sont passés ces enfants et ces jeunes femmes dont les portraits s’affichent depuis des mois, parfois des années, sur les murs des gares et des commissariats ? Réseaux criminels ou tueurs isolés ? Partout, le destin d’innocents est broyé sans pitié. Ils auront bientôt une voix : W3.

Tome 2 : Sous le choc de la découverte du responsable de sa séquestration, la journaliste Lara Mendès décide de se reconstruire loin du site d’info W3, fondé avec ses proches pour dénoncer les dysfonctionnements de la justice.
Pendant que Léon Castel, porte-parole du site, poursuit ses actions coups de poings, une vague de meurtres violents cible des officiers de police partout en France.
Alors que tout semble mis en œuvre pour étouffer l’affaire, la Web TV est convaincue de tenir sa nouvelle bombe médiatique.
Fragilisée par des tensions internes et de violentes pressions extérieures, l’équipe de W3 se retrouve bientôt plongée en plein chaos.

Tome 3 : Les locaux de W3 ont été soufflés par une terrible explosion…Qui est responsable de ce massacre ?
Ceux qui ont échappé à la mort vont très vite comprendre qu’ils ne sont pas sortis d’affaire.
Sur les décombres encore fumants de l’immeuble, les drames se nouent et les destins s’entrelacent une dernière fois.
La plus unie des familles peut-elle résister à tant d’horreur ?

« Et le mal viendra » – Camhug

Et le mal viendra par Camut

C’est un des romans les plus flamboyants que j’ai jamais lu. Injustement boudé à sa sortie, c’est une vraie pépite émotionnelle ! Avec le recul, je pense qu’il était trop en avance sur son temps. Pourtant les Camhug ont réussi l’amalgame entre le roman d’aventures et le thriller politique. S’ils étaient anglo-saxons, les studios se battraient pour produire des films ou des séries TV de leurs bouquins. D’un point de vue littéraire, l’écriture est belle, majestueuse. Je me revois encore en train de parcourir les sentiers de la jungle congolaise en compagnie de Morgan Scali et de frayer avec les gorilles Silverback. Mais surtout comment oublier cette merveilleuse phrase d’intro « L’Afrique tu te la prends dans la gueule et tu l’aimes ou tu remontes dans le premier coucou et tu te casses le plus loin possible ». Tout est dit.

Résumé Babelio :

On vous a alertés sur la préciosité de l’eau, vous n’avez pas voulu voir. Alors on vous a assoiffés, et vous vous êtes entretués. Va-t-il falloir que l’on entasse six mille cadavres d’enfants devant vos portes pour que vous réagissiez enfin ?

Le capitaine de police Julian Stark ne vit plus que dans un seul but : arrêter Morgan Scali, l’écologiste devenu terroriste afin d’imposer ses idées. Ce dernier, qui a enrôlé Charlie, la fille de l’officier, dans sa croisade, menace de sacrifier des milliers d’enfants pour convaincre le monde qu’il court à sa perte. Tandis qu’il est localisé au Congo, Julian pense que sa traque touche à sa fin.

« Territoires/Entre deux mondes » – Olivier Norek

J’ai longtemps hésité pour ton article entre « Territoires » et « Entre deux mondes » tellement j’ai adoré les deux. Mais les deux sont en fait les faces d’une même pièce, notre rapport avec l’immigration et l’intégration. Sous couvert de thriller, Norek questionne notre humanité avec talent et simplicité. Sujet vaste, sujet controversé, sujet casse-gueule mais le réalisme et l’humanisme de Norek évitent tous les clichés et offrent une ouverture à l’autre incroyable et une mise en abyme poignante. On devrait forcer l’Education Nationale à les mettre au programme dans les lycées.

Résumé Babelio :

Territoires : Depuis la dernière enquête du capitaine Victor Coste, le calme semble être revenu au SDPJ 93. Son équipe, de plus en plus soudée, n’aura cependant pas le temps d’en profiter. L’exécution sommaire, en une semaine, des trois jeunes caïds locaux de la drogue va tous les entraîner dans une guerre aussi violente qu’incompréhensible. Des pains de cocaïne planqués chez des retraités, un ado de 13 ans chef de bande psychopathe, des milices occultes recrutées dans des clubs de boxe financés par la municipalité, un adjoint au maire torturé, retrouvé mort dans son appartement, la fille d’un élu qui se fait tirer dessus à la sortie de l’école… Coste va avoir affaire à une armée de voyous sans pitié : tous hors la loi, tous coupables, sans doute, de fomenter une véritable révolution. Mais qui sont les responsables de ce carnage qui, bientôt, mettra la ville à feu et à sang ?
Avec son deuxième polar admirablement maîtrisé, Olivier Norek nous plonge dans une série de drames – forcément humains – où seul l’humour des  » flics  » permet de reprendre son souffle. Un imbroglio de stratégies criminelles, loin d’être aussi fictives que l’on croit, dans un monde opaque où les assassins eux-mêmes sont manipulés.

Entre deux mondes : Fuyant un régime sanguinaire et un pays en guerre, Adam a envoyé sa femme Nora et sa fille Maya à six mille kilomètres de là, dans un endroit où elles devraient l’attendre en sécurité. Il les rejoindra bientôt, et ils organiseront leur avenir. Mais arrivé là-bas, il ne les trouve pas. Ce qu’il découvre, en revanche, c’est un monde entre deux mondes pour damnés de la Terre entre deux vies. Dans cet univers sans loi, aucune police n’ose mettre les pieds. Un assassin va profiter de cette situation. Dès le premier crime, Adam décide d’intervenir. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est flic, et que face à l’espoir qui s’amenuise de revoir un jour Nora et Maya, cette enquête est le seul moyen pour lui de ne pas devenir fou. Bastien est un policier français. Il connaît cette zone de non-droit et les terreurs qu’elle engendre. Mais lorsque Adam, ce flic étranger, lui demande son aide, le temps est venu pour lui d’ouvrir les yeux sur la réalité et de faire un choix, quitte à se mettre en danger.

« Power » – Michael Mention

Power par Mention

Avec son roman sur les Black Panthers, Michael Mention livre un brûlot incandescent qui te prend à la gorge Avec son écriture nerveuse racée et resserrée, l’homme arrive à faire passer toute une palette d’émotions contradictoires à travers sa plume, une certaine rage contre la machine terriblement communicative. Tout au long de ma lecture, j’ai été hypnotisé par le rythme de ce roman choral, incapable de le lâcher et en larmes une fois le livre terminé.

Résumé Babelio :

« Ici, comme dans les autres ghettos, pas d’artifice à la Marilyn, ni de mythe à la Kennedy. Ici, c’est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève. »

1965. Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d’Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l’assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l’organisation défie l’Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l’image du pays, happé par le chaos des sixties.

Un roman puissant et viscéral, plus que jamais d’actualité.

« Ce qu’il nous faut c’est un mort » – Hervé Commère

Ce qu'il nous faut, c'est un mort par Commère

Ce livre est comme secousse qui vient de l’intérieur. Elle gronde silencieusement, enfle puis jaillit comme une source. C’est un roman sensitif qui provoque des picotements sur ta peau, des bouffées d’amour dans ton coeur. Hervé Commère plante son intrigue et ses personnages, les arrose de sa sueur, les irrigue de son sang et les fertilise de son amour. On voit ensuite les évènements pousser, les herbes folles tenter d’envahir l’histoire sans jamais réussir à en submerger la pousse. Pour qu’au final puisse éclore un magnifique champ des possibles où il fait bon se reposer.

Résumé Babelio :

 » Ce qu’il nous faudrait, c’est un mort. « 
 » I will survive « . C’était le dimanche 12 juillet 1998. À quel prix ? Ça, la chanson ne le dit pas. Cette nuit-là, trois garçons pleins d’avenir ont renversé une femme, une étudiante s’est fait violer, un jeune flic a croisé son âme sœur et un bébé est né.
Près de vingt ans plus tard, voilà que tous se trouvent concernés par la même cause.
On est à Vrainville, en Normandie. L’usine centenaire Cybelle va fermer ses portes. Le temps est venu du rachat par un fonds d’investissement. Cybelle, c’est l’emploi de la quasi-totalité des femmes du village depuis trois générations, l’excellence en matière de sous-vêtements féminins, une réussite et surtout, une famille. Mais le temps béni de Gaston est révolu, ce fondateur aux idées larges et au cœur vaste dont les héritiers vont faire une ruine.
Parmi ces héritiers, Vincent, l’un des trois garçons pleins d’avenir. Il a la main sur la destinée de quelques centaines de salariés. Mais il n’a pas la main sur tout, notamment sur ce secret étouffé dans un accord financier vingt ans plus tôt par son père et le maire de Vrainville, père du 2e larron présent la nuit du 12 juillet dans la voiture meurtrière. Le 3e gars, Maxime, n’a la main sur rien, personne n’a payé pour lui et surtout il n’a pas oublié. C’est l’un des seuls hommes employés par Cybelle et un délégué syndical plutôt actif.
Côté ouvrier, on connaît déjà le prix de la revente de Cybelle. Ca signifie plus que la fin d’une belle histoire entrepreneuriale : la mise au ban, la galère et l’oubli. Alors c’est décidé, ils n’ont plus le choix : puisque personne ne parle d’eux, ce qu’il leur faut, c’est un mort.

« On se souvient du nom des assassins » – Dominique Maisons

On se souvient du nom des assassins par Maisons

Ce roman est un voyage dans le Paris du début du XXème siècle franchement rafraichissant. Il est si bien documenté et écrit que tu as l’impression de fouler les pavés de Paris en compagnie des protagonistes. Un prodige d’immersion. Hommage au roman-feuilleton, à Gaston Leroux et à Conan Doyle, Maisons sublime notre lecture avec un tempo haletant, des dialogues percutants et une intrigue passionnante. Ses personnages sont ahurissants de grandeur, habilement construits, attachants et iconiques. Un roman d’aventures comme on n’en fait plus, fascinant et envoutant.

Résumé Babelio :

1909. Paris, est à cette époque le centre du monde culturel et politique. Dans ses sous-sols des filles de joie mineures meurent de la syphilis, et des enfants se battent pour se nourrir de rats, menacés par la peste et la rage. Mais Paris s’en moque, et repousse la misère au-delà de ses murs. Paris regarde vers le ciel et se passionne pour les dirigeables, Paris invente la haute couture, le luxe et le divertissement de masse. Malheureusement, au milieu de ce foisonnement, Paris va aussi inventer le crime moderne et sa médiatisation. La foule va prendre gout au sang, aux aventures immorales, au frisson bon marché.
Dans les pas de Gaston Leroux, d’Alfred Binet, d’Aleister Crowley et d’Edmond Locard, vous poursuivrez le premier meurtrier moderne… Dans un mois, vous vous souviendrez du nom des assassins.

Un immense merci à David pour cette belle sélection qui, je l’espère, fera gonfler vos PAL !

13 réflexions sur “C’est vous qui le dites ! – Les coups de cœur de David

  1. Ping : C’est vous qui le dites ! – Nouvelle rubrique ! – Mes Lectures du Dimanche

  2. Les Lectures de Maud

    Merci David et Nath ! Bilan à part Henri et Olivier… je n en ai lu aucun…
    Poser est à mon programme !! Je ne sais pas si je je dois remercier ou détester cette avalanche de conseils 😜🤩

    J’aime

  3. Trop sympa la petite mascotte dans son hamac qui lit « Rêver » ! 😀 J’en connais beaucoup de nom que je n’ai pas encore tenté, d’autres que je vois souvent et que je n’ai toujours pas lus (coucou Nous rêvions juste de liberté !), des que j’ai adoré (Les norek <3). Une belle brochette de recommandations !

    Aimé par 1 personne

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