« Ne fais confiance à personne » – Paul Cleave

Lu en : Janvier 2022

Ne fais confiance à personne par Cleave

S’il y a bien une maladie qui m’effraye particulièrement, c’est Alzheimer… L’idée d’oublier mes proches, mon passé, de devenir un poids, de faire des idioties ridicules devant la terre entière… tout ça me fait vraiment peur ! Ce qui vit le héros de cette histoire, c’est encore pire, car il n’a qu’une quarantaine d’années lorsque la maladie le happe ! D’auteur connu et reconnu, Jerry devient ce pauvre être qui fuit sa maison par la fenêtre, oublie le nom de sa femme ou vandalise le jardin de sa voisine sans n’en garder aucun souvenir. Lorsque la tempête s’abat sur Jerry, il pense qu’avec sa femme, Sandra, ils viendront à bout de toutes les difficultés. Mais c’est sans compter sur les facéties de la maladie qui met l’esprit de Jerry en vrac.

Pour tenter de garder une trace de ce qu’il fut, Jerry entame un espèce de journal intime qu’il intitule « Carnet de la folie ». Nous, lecteurs, alterneront les chapitres entre le carnet de la folie entamé à l’annonce de la maladie et le quotidien de Jerry quelques mois plus tard, interné dans une maison de soins. Parfois, il s’échappe, Jerry, et quand on le retrouve, il ne sait plus très bien ce qu’il a fait. Parfois aussi, il avoue des meurtres, mais ce sont ceux qu’il a écrits lorsqu’il était un auteur renommé. Pourtant, à chaque nouvelle escapade, un corps est découvert. Le Jerry des bons jours est inquiet : et s’il était coupable ?

Commence alors pour Jerry une course contre lui-même et son esprit défaillant qui complique singulièrement sa recherche de vérité.

La cadence en deux rythmes un chapitre sur deux apporte une belle dynamique. En effet, le Jerry du passé qui tente d’expliquer à Jerry du futur qui il était et comment tout s’est effondré est cynique et drôle, malgré la gravité de la situation. Le Jerry totalement perdu du présent est bien plus flou et terrifié. Tantôt, il se sait meurtrier, tantôt il se croit victime d’une machination.

On va commencer par arracher le pansement d’un coup : non, je n’ai pas eu de surprise. J’ai espéré jusqu’au bout que les indices gros comme des camions qui m’avaient amené à une conclusion rapide ne servaient peut-être qu’à perdre le lecteur. En fait, pas du tout. Mauvaise nouvelle, comme l’écrirait Jerry dans son carnet de la folie, j’ai tout compris !

Oui mais il y a aussi la bonne nouvelle : j’ai beaucoup aimé l’écriture de l’auteur et j’ai adoré Jerry qui m’a beaucoup émue. Son quotidien bascule et il en a conscience, au début, à 99% du temps (il a égaré ses clés, ce n’est pas bien grave…). Pourtant, ce pourcentage décline à vue d’œil en emportant le lecteur dans une longue descente aux enfers. Avec la démence naissent aussi de terribles angoisses et la croyance que le monde entier s’est ligué contre lui, alors que sa femme déploie toute son énergie pour le protéger de lui-même.

Mention spéciale pour l’horrible fin qui, bien qu’elle soit attendue, est simplement déchirante…

Une lecture qui ne fait pas forcément carton plein au niveau de l’intrigue mais que j’ai malgré tout pris plaisir à lire !

13 réflexions sur “« Ne fais confiance à personne » – Paul Cleave

  1. Le sujet a l’air super intéressant et tu me donnes envie de connaître la fin. Damned. Mais sur ce coup-là, je vais tenter de passer mon tour, parce que j’ai été assez déçue par un Cleave, mais honnêtement, sans vouloir faire une grosse blague lourde, je ne me souviens absolument pas duquel il s’agit (en vrai, je suis actuellement un traitement qui me fait quand même un effet sur la mémoire)

    Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s