Lu en : Décembre 2023
Pour cette fin d’année, j’ai plongé dans le grand froid canadien avec une valeur sûre : la plume d’Estelle Tharreau. Comme à son habitude, elle utilise le polar pour pointer du doigt l’un des nombreux dysfonctionnements de notre si belle humanité (#jesuisironique) !
On démarre dans une ambiance de saison, le soir du réveillon du Nouvel An, mais pas de manière très festive, car c’est à compter de ce soir-là que plus personne n’a de nouvelles de Naomi Shehaan, qui vient de disparaître de la réserve indienne de Meshkanau où elle vivait avec sa mère. Qui dit « réserve indienne » dit inévitablement racisme, discrimination.
Alors que la disparition de Naomi ne semble pas outre mesure inquiéter ses proches, à savoir sa mère, alcoolique notoire et son oncle, violent patent, c’est Marie Fontaine, figure locale qui lutte pour la préservation de leur mode de vie et de leurs richesses naturelles, qui lance l’alerte. Au travers de son podcast, elle touche l’idéaliste Nathan Lebel. Jusqu’à ce que Naomi refasse surface, sous forme de cadavre… Une sale affaire qui arrive au beau milieu d’un conflit entre les indiens et des promotteurs, qui veulent implanter une scierie dans la région, qui aura de lourdes conséquences sur la nature et sur les habitants de la réserve.
« Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu’une autre femme. » Si vous croyez que c’est une accroche commerciale pour vendre le bouquin, c’est que vous n’avez pas encore goûté à la méthode Tharreau ! Sa littérature explique, dénonce, enseigne. Son écriture pénètre profondément dans les esprits. Ses histoires laissent des traces. Sous couvert de cette disparition inquiétante qui termine en enquête pour meurtre, l’auteure nous apporte un éclairage sur le sort dramatique de ces communautés à la dérive, non sans raisons !
Je n’avais aucune conscience du sort réservé aux innus, de la déchéance tellement facile à juger dans laquelle nombre d’entre eux sombrent (alcool violence, négligence parentale). Mais si l’on prend quelques minutes pour y regarder de plus près, impossible de rester insensible à ces tragédies, ces vies exploitées, brisées, dévalorisées. Moi qui voyait le Canada comme une saine terre tranquille !
L’auteure nous livre avec simplicité et puissance, comme à son habitude, l’histoire de ces destins brisés et y fait souffler un vent de justice, tout en oubliant pas de nous narrer l’absurdité d’une issue incontrôlable… Comme à chaque récit, une réussite de suspens et d’émotions !
Mes Lectures du Dimanche 
Un grand froid très adapté pour la saison à venir, tu t’es plongé dans l’ambiance hivernale 😉
Oh la la, j’ai lu « réserve indienne » et là j’ai fait le lien canada, peuple autochtone, femme, disparition, … Même sans connaître les événements de ce livre, j’ai déjà un profond sentiment de malaise et d’horreur qui me tiraillent. Et la suite de ta chronique ne m’a pas rassurée sur le sujet, loin de là. C’est horrible ce que peuvent subir ces femmes mais c’est bien que des romans s’attaquent au sujet, c’est une manière d’en parler et de mettre en lumière cette réalité. Comme toi, j’ignorais tout de cette face sombre du pays avant de lire le conte interdit La reine des neiges. Le Canada reconnaît depuis une dizaine d’années seulement le mal causé par les écoles d’autochtones par exemple, ça avance petit à petit mais il faudra encore du temps pour panser cette plaie dans l’histoire du pays et la mémoire des habitants… En tout cas, je ne connaissais pas ce livre et je te remercie grandement pour la découverte !
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Estelle Tharreau est une merveille auteure, qui fait partie de mes favoris… et avec cette lecture, je découvre encore des horreurs masquées de grands états. J’ai vraiment l’impression que beaucoup d’états ont de grosses casseroles.
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Oh oui, même les belles terres promises qui nous vendent leurs beaux paysages et leurs ouvertures d’esprit ont pourtant bien des blessures a guérir… Mais de ce que j’ai pu lire sur le sujet, l’administration canadienne s’emploie ses dernières années à reconnaitre et réparer (si possible) le mal causé ces dernières années. Alors espérons que les choses évoluent dans le bons sens maintenant et que cela apprennent aux hommes les erreurs à ne plus commettre. 🙏
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Oui, c’est un peu le cas partout, et c’est déjà un grand pas…
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C’est l’une de mes prochaines lectures. 🤩
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Bonne future lecture, dans ce cas 😘
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Merci ! 😘
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Je ne connais pas l’auteure. Je ne connais d’ailleurs aucun auteur canadien, je pense. Ce livre a son intérêt. Un jour peut-être…
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Estelle Tharreau est française, mais elle change de pays pour son action en fonction des thématiques qu’elle aborde. C’est une auteure très talentueuse, ma peine du bourreau est mon préféré.
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Un roman que j’ai prévu de lire, attirée par son sujet poignant. Ce serait une lecture parfaite pour le défi Un hiver au chalet de Geneviève. 😁
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Ah oui, parfait ! On aura l’hiver et le chalet ! Par contre, ça risque de ne pas être très paisible 🙃. Hâte d’avoir ton retour !
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Que j’ai adoré ce livre. Et oui Estelle Tharreau est une merveille auteure qui de livre en livre devient une de mes chouchou.tes….
Merci pour ce beau retour ma Nath ✨
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Je valides à 2000% ! J’ai eu un coup de cœur pour sa plume dès la première lecture, et je viens de rencontrer l’auteure « en vrai » ! Seigneur, quelle femme adorable ! 🤩
Elle est sans aucun doute une de mes plumes favorites !
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