Lu en : Février 2024

Jules et Alex sont cousins. Presque comme des frères, à ceci près qu’ils ne vivent pas dans la même maison, ni même dans le même quartier. Ils sont une famille, mais ne sont pas égaux. L’un, Alex, est fils de flic et orphelin de mère, plutôt charismatique, sportif, sympathique, sauf avec son père, leurs relations étant plutôt tendues. L’autre, Jules, est plus fragile, vit une situation familiale compliquée (sa sœur est lourdement handicapée, son père s’est tiré loin) et moins aisée que son cousin ; il est aussi plus terne et plus chétif que son cousin. Inséparables, autant par vraie fraternité que par devoir familial, les deux gamins (puis ados) font littéralement les 400 coups ensemble… allant jusqu’aux drames ! Gamins, leurs jeux stupides les ont conduits à provoquer l’accident mortel d’une jeune femme et son bébé. Depuis lors, Alex s’est mis en tête de protéger le fragile Jules. Plus tard, un nouveau dérapage force le père d’Alex à se compromettre dans sa fonction de policier pour leur sauver les miches, mais il ne le supporte pas bien longtemps. Pris dans un engrenage, il semble que les cousins ne puissent compter que l’un sur l’autre, jusqu’à ce jour où Jules provoque un nouveau drame, et Alex se laisse accuser à sa place. Pour Corinne Ambroise, capitaine de police, quelque chose cloche et elle repère vite chez Jules et Alex que la réalité diffère de ce qu’ils racontent. Sauf que Corinne a merdé, quelques mois plus tôt. Pour s’imposer, comme cheffe, femme de surcroît, elle a poussé trop loin les curseurs de l’autorité, tentant d’étouffer dans l’œuf les révoltes machistes en prenant des décisions fortes qui, malheureusement, ont conduit à un énorme scandale, doublé d’un drame. Si elle fait toujours partie de la police, ce n’est plus qu’en qualité de sous-fifre, bien qu’elle ait conservé son grade. Dans son service, tout le monde la déteste, plus personne ne l’écoute. Alors Alex ira en prison, et Jules restera libre. Libre de jouer au chat et à la souris avec cette femme intègre qui tente tant bien que mal de prouver qu’elle a raison.

Claire Favan a ce talent qu’en quelques lignes seulement, elle parvient à nous faire aimer Alex, plaindre mais vite haïr Jules. Claire Favan est une artiste qui nous emmène là où elle souhaite qu’on aille, une orfèvre des sentiments, qui lance à pleine vitesse ses personnages sur l’autoroute de la catastrophe. J’ai eu pitié de Corinne, une espèce moderne de Cassandre, destinée à ne jamais être écoutée, pire, à être raillée.

Jules et Alex, les cousins maudits, nous apporteront bien des surprises. Comme des frères, liés par leurs erreurs passées. Claire Favan a, une fois de plus, réussi son jeu de manipulation, et nous, lecteurs, on en redemande ! Je remercie l’auteure et les éditions HarperCollins pour cette lecture que j’ai littéralement dévorée en un dimanche !