« Crépuscule à Casablanca : Une enquête de Gabrielle Kaplan » – Melvina Mestre

Lu en : Avril 2024

Lorsque l’on m’a proposé l’animation des tables rondes du salon « Iris Noir, c’est dans la poche » en mai dernier, un thème s’est rapidement imposé à moi : les destinations paradisiaques dans lesquelles les auteurs placent leurs intrigues. Nul doute que Melvina Mestre tombait pile dans le thème, m’étais-je dit à la vue de ce titre !

Sans plus attendre, j’ai donc pris mon billet pour un petit voyage à travers le temps et l’espace, car en plus du dépaysement géographique, l’auteure nous offre un dépaysement temporel !

Nous voilà projetés en 1951, aux côtés de Gabrielle Kaplan, une jeune et jolie détective privée, dotée d’un caractère jovial et bien trempé ! Une héroïne charmante qui n’est pas sans rappeler Enola Holmes ! La première chose qui me « saute aux yeux », si je puis dire, à la lecture des premiers mots, c’est à quel point la ville de Casablanca était, à cette époque, en avance sur son temps ! À travers des descriptions parfaitement dosées, je me suis posée en spectatrice émerveillée de cette ville mythique et résolument moderne. Pas étonnant, lorsque l’on sait que l’auteure y a grandi ! Ajoutez à cela l’intérêt que l’auteure porte à l’histoire contemporaine, et vous comprendrez qu’à la lecture de ces lignes, vous en apprendrez, des choses !

Une fois le contexte géopolitique établi, il nous reste à crapahuter avec la dynamique enquêtrice qui se retrouve un peu malgré elle mêlée à une drôle d’histoire : alors qu’elle est censée récupérer des documents importants dans la demeure d’un riche industriel en instance de divorce, la situation se complique rapidement. Quels que soient les documents que Gabrielle devait récupérer, il ne s’agit pas de la banale histoire de divorce qu’on lui a servie au départ, car Gabrielle est la cible d’agences gouvernementales autant que de milices indépendantes composées de barbouzes dénués de morale !

Parsemé de détails immersifs, le récit se vit et se (res-)sent, car l’odorat est particulièrement sollicité dans ces lignes.

La touche d’humour et les jeux de mots savoureux m’ont conquise (« une huile, ce Mr Lesieur…« ), rendant cette « balade » à Casablanca franchement divertissante, bien que l’héroïne soit aux prises avec une bande d’espions énervés et de politiciens tatillons.

Je n’aime pas mettre les bouquins dans des cases, mais s’il fallait en choisir une pour ce livre, je le placerais entre cosy mystery et polar historique, car il allie les points forts des deux genres sans s’encombrer de ce qui les rend si caricaturaux ! Pour autant, bien plus que la torture ou les serial killers, Melvina Mestre choisit plutôt d’aborder ses polars sous l’angle d’un voyage qui nous fait frissonner !

Joindre plaisir de lecture et apprentissage, vous le savez, c’est tout ce que j’aime, et cette charmante et débrouillarde Gabrielle Kaplan a d’ores et déjà pris une place dans ma PAL avec sa seconde aventure que je me réjouis d’avance de découvrir !

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