Lu en : Avril 2025

Moutzouris Evangelos était agent des services secrets grecs. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un père et un grand-père, heureux de rendre visite, pour les fêtes, à sa famille installée à Zurich depuis douze ans. Pourtant, derrière son apparente tranquillité, Evangelos reste un homme curieux et observateur, grâce à ce passé aux renseignements. Actuellement, il lit le Coran, par simple curiosité, annotant les marges de son exemplaire avec application. Cette particularité attise la curiosité de sa petite-fille, Zoì, 15 ans, qui digère assez mal la décision de ses parents de retourner vivre en Grèce, elle qui n’a de souvenirs qu’en Suisse. Evangelos, lui, se réjouit de ce retour sur la terre grecque, car il garde au fond de lui le regret de ne pas avoir vu sa fille grandir, trop absorbé qu’il était par son travail. Et c’est pour faire plaisir à sa fille, justement, qu’il accepte de regagner la Grèce, après les fêtes, avec leur Tesla familiale.
Commence alors pour Evangelos un périple qui ne sera pas la balade tranquille à bord du bolide qu’il avait d’abord imaginée. Car, alors qu’il dévie de sa route initiale pour profiter du confort et faire un peu de tourisme, il apprend la disparition de sa petite Zoì. D’instinct, ses réflexes d’agent se réveillent et, à distance, il tente d’aider les enquêteurs à orienter leurs recherches, tout en cachant à sa fille qu’il a fait un détour par l’Albanie. Et alors qu’il a déjà bien assez de préoccupations personnelles, il croise la route d’une jeune femme convertie à l’Islam en fuite avec son fils.
Dans son récit, l’auteur aborde des thématiques brûlantes d’actualité sans jamais porter de jugement. Il pose sur notre monde, au travers d’Evangelos, un regard lucide et ouvert, éclairant la complexité des enjeux sans tomber dans la simplification ou le manichéisme. Il analyse avec finesse un sujet souvent mal compris, prenant soin d’en explorer toutes les facettes sans préjugés ni parti pris. Cette approche impartiale, si rare de nos jours, m’a particulièrement touchée. Et, toujours au travers d’Evangelos, l’auteur nous livre aussi quelques vérités historiques dont l’Europe n’est pas forcément fière, telle qu’une vieille incompatibilité d’humeur entre grecs et turcs, ou le conflit fratricide qui a suivi la Seconde Guerre mondiale et qui a laissé de profondes cicatrices au peuple grec. Je n’avais jamais entendu parler de la révolte de ces femmes, retranchées en montagne, ni de l’évacuation massive (et souvent contrainte !) de milliers d’enfants vers les pays communistes. Mais il n’y a pas que les méditerranéens qui ont blessé des enfants, la Suisse a également quelques cadavres dans le placard…
Ces récoltes des enfants, l’auteur nous en propose différentes variantes, en différents lieux et différentes époques, avec différentes armes, et elles ont toutes en commun une terrible violence sous-jacente. Autour de cette quête d’un grand-père, l’auteur nous propose un voyage au cœur de la manipulation, avec, en filigrane, cette question que mentionne le résumé : « à quel âge cesse-t-on d’être un enfant ? ». Notre ère a ses avantages, mais elle a également ses faiblesses. J’ai aimé le contraste subtil entre la narration qui prend son temps et l’intrigue qui évolue à la vitesse qui sied à notre époque. Entre l’immédiateté des réseaux et la langueur des souvenirs d’Evangelos, ce récit mêle la petite histoire à la grande, avec une qualité narrative incontestable. Une bien belle découverte que je dois, une fois de plus, à la curiosité que m’inspire l’imminence du salon Iris Noir Bruxelles !
Merci pour ce joli retour Nath. Je note ce livre. Je ne connaissais pas Nicolas Verdan.
Ps: j’ai publié mon retour il y a quelques jours sur le livre de Sophie Loubiere Obsolètes que j’ai adoré 🙂
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Oh je vais filer voir ça ! J’ai commencé à rattraper mon retard de lecture des chroniques hier, mais je n’ai pas encore fini 😅. J’étais aux Quais du polar tout le week-end, génial mais épuisant 😅
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Génial 👍 quelle chance tu as eu d’être aux Quais du polar ! Oui ça doit bien épuiser 😅
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C’était juste incroyable !!
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Une très intéressante découverte. Un auteur que je ne connais absolument pas. Merci Nath pour le partage ☺️
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Je ne le connaissais pas non plus mais je suis ravie de la découverte !
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Mon ordi, ma souris ou bien les forces de l’Univers ne veulent pas que je clique sur « J’aime » … ggrrrr ! Du coup je passe par là … Coucou Nath et « j’aime » 😂
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😅😅😅😅
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Ta chronique est toute délicate comme toi ma Nath. Merci à toi pour le partage 🙏 😘
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Merci 🥰
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🥰
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Grand merci pour ton remarquable article sur ce roman qui m’intéresse beaucoup.
Par contre ma PAL te tire la tête 😁
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Oups, mes excuses à ta pauvre pal 🫣😅
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Merci pour ton avis détaillé sur ce roman qui semble intelligent dans son approche.
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C’est exactement ça ! 😊merci 😘
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Intriguant… tu as piqué ma curiosité, merci beaucoup pour cette découverte qui a l’air passionnante… 🙂
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C’est chouette de découvrir de nouveaux auteurs, je ne m’en lasse pas 😊
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Je ne connaissais pas les faits dont l’auteur s’inspire, ce qui attise ma curiosité.
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Pareil, j’ai appris pas mal de choses !
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Je ne connais pas du tout cet auteur, ni l’histoire grecque contemporaine. Bon week end
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Je ne connaissais pas non plus ! Bon week-end aussi 😘
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Oh je ne le connais pas celui-là ; je le note, merci ma Nath ! 😀
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Oui, ce fut une découverte aussi, grâce aux garçons d’Iris 😊
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Sacrée gars d’Iris, hein ? ;-P
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Oh oui 🥰
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🤩
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