Lu en : Avril 2024

Quand je suis impatiente de découvrir la suite d’un livre que j’ai aimé, on pourrait s’attendre à ce que je le dévore dans la foulée. Oui, mais non, ça n’est jamais aussi simple, et les (mauvaises !) excuses sont légion ! Mais l’imminence du salon « Iris Noir, c’est dans la poche » (qui en est à sa troisième édition) m’a fourni l’impulsion qu’il me manquait pour retourner à l’aventure avec Mary & Alex, que j’avais déjà adoré suivre dans le premier opus. On retrouve notre improbable couple quelques années après l’action du premier tome. Mary l’intrépide dirige une boîte de protection rapprochée et Alex est prof d’université. Ils coulent des jours heureux, savourant leur routine plan-plan ! Sauf que, pendant ce temps-là, la quête des Neufs Inconnus pour retrouver le Neuvième Livre (après lequel ils couraient déjà dans le tome précédent « La légende de l’Empereur« ) ne s’est pas arrêtée, bien au contraire. Ils continuent de faire confiance à Sylvia, mercenaire passablement brutale qui n’hésite pas à semer la mort sur son passage, persuadée que « la fin justifie les moyens ». Lorsqu’elle se trouve dans une impasse et que ses employeurs menacent de se débarrasser d’elle (il est entendu qu’on ne parle pas d’un simple licenciement), elle se tourne en désespoir de cause vers Mary et Alex. Comme il est évident qu’ils ne lui apporteront pas un soutien volontaire après ce qu’elle leur a fait subir précédemment, elle s’arrange pour les y obliger. Clairement, l’animosité entre les trois héros est palpable, mais l’un comme l’autre sera cependant rapidement ferré par la frénésie de l’enquête. Le cerveau d’Alex, les réflexes et Mary et le carnet d’adresses de Sylvia réunis feront des miracles. Mais une fois de plus, ils ne seront pas les seuls à courir après un trésor…

On retrouve, cette fois encore, les ingrédients hollywoodiens qui vont bien : des protagonistes attachants, une action survitaminée et des codes à décrypter qui, l’air de rien, nous apprennent des trucs. Alors, si vous êtes réfractaires à cette forme de thriller, si Dan Brown vous file des boutons et si Indiana Jones et autres Benjamin Gates vous insupportent, passez votre chemin ! Mais si vous aimez ça, sachez qu’Alexandre Murat n’a rien à envier à ses collègues américains, nous livrant ici un thriller mêlant habilement histoire, mystère et aventure, mais pas que… À travers cette quête d’un antique livre qui renfermerait des trésors de savoirs, c’est surtout une quête de pouvoir et un débat sur l’humain, son évolution et ses dérives que nous propose l’auteur. Il glisse habilement dans ses lignes une réflexion sur le pouvoir du savoir et sur le pouvoir tout court, d’ailleurs. Il est clairement plus facile de s’imaginer accomplir un destin utopique quand on a le compte en banque qui va avec, et nous sommes assez bien placé pour savoir ce qu’il se passe quand un illuminé plein de sous (et peroxydé) détient le pouvoir… Mais qui détient le savoir ? Qui le mérite ? Et que se passe-t-il quand il tombe entre de mauvaises mains ? Autant de questionnements auxquels j’ai aimé réfléchir pendant ma lecture.

Ce Neuvième Livre est assurément un excellent divertissement littéraire, explosif et instructif, mais il n’est pas que cela, et j’en ai aimé tous les ingrédients ! Et même si je sais qu’Alex et Mary (enfin, surtout Alex) tiennent à leur train-train ennuyeux, j’aimerais beaucoup que l’auteur leur demande de reprendre du service…