« La Fille de Jonathan Becker » – Antoine Renand

Lu en : Septembre 2025

Avec Aude (@ladyl_ivre) et Isabelle (@addiction_polar), nous avons, depuis quelques mois, enchaîné les lectures communes. Notre appartenance au #clubbelfondnoir fut le point de départ, mais rapidement, les lectures Belfond ne nous suffisaient plus ! Il nous fallait plus de LC ! Parce qu’entre nous, les lectures communes sont toujours prétextes à de longues discussions : on suppute, on décortique, on débat… et, bien sûr, on digresse joyeusement.
C’est toujours un vrai plaisir de partager nos impressions, nos intuitions et nos théories au fil des pages.

Lorsque nous avons choisi La fille de Jonathan Becker, nous savions que ce roman avait reçu un accueil particulièrement chaleureux. Beaucoup de lecteurs en avaient parlé avec enthousiasme. J’y allais pourtant avec une petite appréhension, tant L’empathie m’avait laissé un souvenir aussi fort que difficile.

Fidèle à mon habitude, je me montrerai honnête : cette lecture ne m’a pas convaincue. Pas du tout, même.
Mais avant d’expliquer pourquoi, je tiens à préciser une chose importante : j’ai un profond respect pour le travail d’Antoine Renand. On sent chez lui une plume investie, exigeante, un vrai sens de la mise en scène et du rythme. Ces qualités sont indéniables et je comprends qu’elles embarquent tant de lecteurs. Me concernant, tout simplement, La fille de Jonathan Becker et moi, nous ne nous sommes pas rencontrés.

L’histoire met en scène Jessica, fille d’un tueur aussi sadique que dangereux qui, heureusement, purge actuellement sa peine au fin fond d’une prison. Mais l’opinion publique n’a jamais cru que sa fille était complètement innocente. Lors de son arrestation, Jessica n’était encore qu’une gamine, pourtant la police l’a traitée comme une complice. Des années plus tard, alors qu’elle tente de reconstruire sa vie, épaulée par son compagnon et sa meilleure amie, son passé lui éclate une nouvelle fois au visage. Depuis des années, des internautes continuent de la traquer. Cette fois, ils l’ont retrouvée et son identité éclate, faisant l’effet d’une bombe dans ce petit village qui ne voyait en elle que la petite coiffeuse. Pire encore, la situation se dégrade encore quand un nouveau meurtre survient, et qu’elle devient à nouveau la coupable idéale. Alors, pour se sauver, elle décide de creuser ce passé qu’elle n’a jamais vraiment compris.

L’auteur alterne entre présent et souvenirs pour reconstituer peu à peu les pièces du puzzle. Sur le papier, tout est là : le trauma, le poids du nom, la quête de vérité… et pourtant, la magie n’a pas opéré pour moi.

Le problème, je crois, tient principalement au personnage de Jessica. Là où beaucoup ont été touchés par ses blessures, elle m’a, moi, profondément agacée !
Si je peux aisément comprendre sa méfiance envers la police, eu égard au traitement qu’elle a subi enfant, j’ai eu bien du mal avec son attitude changeante : je me tais par principe, je me confie, je dis tout… ah ben non, ça peut-être pas… ou bien si ? Ces allers-retours constants m’ont sortie du récit.

L’histoire du passé, elle, dévoile un personnage mystérieux qu’enfant, Jessica avait choisi de cacher aux enquêteurs. Ce point précis m’a fait tiquer : trop gros, trop peu crédible à mes yeux. D’autres événements ont également mis à mal ma suspension d’incrédulité.

Malgré une plume soignée et une construction efficace, je suis restée à distance. Peut-être parce que je n’ai jamais réussi à m’attacher à Jessica, à la comprendre ou même à la croire.
Antoine Renand sait créer des atmosphères lourdes et des tensions fortes, mais ici, la justesse émotionnelle m’a manqué.

En somme, La fille de Jonathan Becker est un roman que beaucoup ont adoré… mais pas nous 😅
Les trois bavardes que nous sommes ont été unanimes : ça ne l’a pas fait. Ni frisson, ni émotion, ni attachement. On a toutes levé les yeux au ciel aux mêmes passages (ou presque) et ça, au moins, c’était de bons fous rires partagés.

Pour autant, et comme d’autres lecteurs le soulignent, le récit est dynamique et les rebondissements s’enchaînent (trop pour moi, ceci dit), ce qui en fait un excellent page turner. Malgré mes bémols, il n’en reste pas moins un thriller psychologique efficace qui a convaincu bien des lecteurs ! Une seule chose à faire, si vous étiez tenté avant ma chronique : vous faire votre propre opinion en le lisant !

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