« Ces mensonges qui nous lient » – Linwood Barclay

Lu en : Novembre 2025

Cette année, je me suis rendue pour la toute première fois aux Quais du Polar. J’ai eu la chance d’y vivre avec une poignée d’autres lecteurs un moment hors du temps, à écouter Linwood Barclay nous parler de son dernier roman. Roman que, pourtant, je n’avais pas encore lu… C’est maintenant chose faite, et, comme je l’avais pressenti lors de cet échange, j’ai passé un excellent moment !

Dans cette histoire, nous rencontrons Jack, écrivain, qui, pour l’heure, est un peu dérouté… Son éditrice n’a pas voulu de son troisième roman et il peine à trouver un job purement alimentaire… Aussi, lorsqu’un employeur très particulier se présente à lui, Jack n’hésite pas longtemps. Il a deux bonnes raisons de foncer tête baissée dans ce nouveau travail : gagner de l’argent, bien sûr, mais aussi tenter de retrouver la trace de son père… Parce que cet employeur arrivant à point nommé n’est autre que le département de protection des témoins. Et c’est justement parce qu’il est devenu, quand Jack était enfant, un témoin protégé que Jack a depuis perdu sa trace.

Jack le sait : son père a tué des gens. C’est un criminel. Repenti, certes, mais un criminel quand même. Pourtant, grandir sans père reste un traumatisme profond. Et Jack compte bien profiter de ce nouveau poste pour lever les zones d’ombre de ce passé flou dans lequel il s’est construit tant bien que mal, et tenter une forme de réconciliation avec son histoire familiale.

Jack est un personnage extrêmement attachant et qui, en dépit de ses crimes, aime son père. Avec une petite once de naïveté dans ses choix et dans ses actes, il m’a souvent émue.

Pour son nouvel employeur, Jack doit inventer des légendes pour les témoins protégés : de fausses identités, de fausses vies. Un dispositif qui met en lumière toute la complexité de rester crédible dans une existence fabriquée de toutes pièces. Et plus encore qu’une fausse histoire, il y a une vraie vie qu’il faut abandonner. Car, même si la fuite est parfois le seul salut, personne ne renonce à son passé sans une lourde dose de sacrifices.

En bon thriller qu’il est, le roman mêle habilement disparitions, meurtres déguisés, enquête et faux indices. L’auteur ponctue le récit de flash-backs qui permettent de comprendre ce qui a mené Jack à perdre son père. Linwood Barclay dissèque en même temps l’engrenage insidieux et fatal du crime organisé capable de broyer les principes des plus honnêtes hommes.

Au-delà du simple suspense, le livre interroge évidemment sur ces mensonges qui nous lient : comment une vie faite de non-dits peut façonner nos existences, nourrir nos peurs et biaiser nos relations les plus intimes.

Tout est savamment dosé pour faire passer au lecteur un excellent moment : des indices disséminés avec subtilité pour accompagner les déductions, une dose d’action pour donner du rythme et faire trembler pour les personnages, et surtout une belle histoire de relation père-fils, qui se construit malgré la distance, malgré les mensonges.

En résumé, Ces mensonges qui nous lient est un thriller maîtrisé, tendu et profondément humain, porté par une relation père-fils abîmée, mais solide. Une lecture prenante, qui rappelle que certains mensonges protègent… quand d’autres laissent des cicatrices indélébiles. Car au fond, on peut réinventer sa vie, changer d’identité et fuir le danger, mais on n’oublie jamais complètement ceux qu’on aime !

7 réflexions sur “« Ces mensonges qui nous lient » – Linwood Barclay

  1. Avatar de Céline C. Céline C.

    Je crois me souvenir que j’ai un roman de cet auteur dans ma PAL … celui-ci a l’air intéressant

    Merci Nath 😘

    PS : C’est bientôt Nowel … je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression que tu es prête 😆

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