« Toutes les fêtes de Noël commencent par un meurtre » – Benjamin Stevenson

Lu en : Décembre 2025

Je suis une grande fan de Noël. Mais je suis aussi une grande fan de thrillers. Alors, comment concilier ces deux passions ?
Tout simplement en choisissant un polar de Noël faussement léger, qui joue subtilement avec les codes du roman policier, en en affichant les règles… tout en s’amusant à les détourner !

Très sincèrement, avec Toutes les fêtes de Noël commencent par un meurtre, j’ai découvert un roman malin, ludique et très sympathique, qui transforme l’enquête en calendrier de l’Avent et le lecteur en complice assumé d’un drôle d’enquêteur qui, petit bémol, en est déjà à sa troisième aventure.
Ce détective (un peu malgré lui, si j’ai bien compris), c’est Ernest Cunningham. Cela dit, loin de m’avoir dérangée, découvrir l’existence des deux tomes précédents m’a surtout donné très envie de les lire.

Ernest Cunningham est donc notre narrateur, et il nous entraîne dans une résolution de meurtre en apparence très classique, reprenant les grands thèmes du roman policier des premières heures. Classique… mais pas tant que ça.
Ici, la victime aurait appelé la police la veille de sa mort pour signaler son propre meurtre. En prison pour cet acte se trouve l’ex-femme d’Ernest, compagne du défunt. Ex, certes, mais probablement pas coupable. Voilà pourquoi Ernest décide de s’impliquer.

Présenté par le narrateur comme un hors-série de Noël, le roman se construit donc, comme je l’ai dit, comme un calendrier de l’Avent : Ernest (qui, au moment où il nous parle, a déjà résolu l’enquête) nous explique comment il est arrivé à la résolution de cette affaire, indice après indice. Vingt-quatre au total, jusqu’à la veille de Noël.

Qui a réellement tué Lyle, célèbre initiateur d’une œuvre caritative venant en aide aux jeunes souffrant d’addictions ?
Pour le découvrir, Ernest se rend au gala de charité de la fondation, où tout le gratin australien s’est donné rendez-vous pour assister au spectacle d’un magicien renommé. Le public n’est clairement pas prêt à ce qui va s’y produire… et le spectacle sera, en effet, particulièrement mémorable. Un assassin, aussi prestidigitateur que sa prochaine victime, compte bien s’approprier le clou du spectacle.

Ernest se retrouve alors à devoir identifier lequel des proches de Lyle, tous affirmant qu’il leur avait littéralement sauvé la vie en les aidant à sortir de l’addiction et à se reconstruire, avait une bonne raison de l’éliminer. Il lui faudra ensuite déterminer si un même meurtrier se cache derrière les deux crimes. Et, comme souvent dans ce genre de roman, les suspects sont hauts en couleur et tous ont quelque chose à cacher.

N’ayant pas lu énormément d’Agatha Christie (un seul, en vérité…), il m’est difficile de dire si l’on se situe pleinement dans la lignée des classiques. En revanche, ce roman m’a beaucoup fait penser au film À couteaux tirés. Le roman se déroule dans une ambiance décalée (et un tout petit peu sanglante), avec beaucoup d’ironie, et un enquêteur qui dialogue en permanence avec son lecteur, l’invitant, voire même le forçant, à participer à la résolution.

Le ton est très particulier, parfois un peu loufoque, mais toujours travaillé.
Un roman sans prise de tête, drôle et intelligent, qui se dévore dans une ambiance de Noël… à l’australienne, sous 50 degrés, et qui m’a vraiment fait passer un excellent moment de saison. Je remercie les éditions Sonatine pour cette lecture à prendre au second degré pour la savourer pleinement !

3 réflexions sur “« Toutes les fêtes de Noël commencent par un meurtre » – Benjamin Stevenson

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