« Le faire ou mourir » – Clair-Lise Marguier

Lu en mars 2016

faireouDès la première page, j’ai senti que ça n’allait pas me plaire… J’ai tendance à souvent être à contre-courant par rapport aux critiques qui encensent… Ce livre n’a pas fait exception… Evidemment, je n’ai pas du tout le profil du public ciblé, et je l’ai lu simplement parce que je lis souvent les lectures imposées aux enfants en même temps qu’eux pour pouvoir partager avec eux leur expérience de lecture (ou, plus vraisemblablement, m’assurer qu’ils ont vraiment lu J ).

Alors pourquoi j’ai détesté ? (Car c’est bien le mot, ce n’est pas que je n’ai pas aimé, c’est que j’ai réellement détesté !) Pour plusieurs raisons : premièrement, dès les premières lignes, on s’aperçoit que le « héros » (qui n’a de héros que le nom) est quelqu’un de faible mais qui, parallèlement, se croit le seul à être capable de comprendre que la vie peut vous être ravie avec la rapidité de l’éclair sans aucun signe avant-coureur ! Hors, cet état d’esprit, nous en sommes en général bien conscients, n’en déplaise au héros ! Bien sûr, on peut réagir de diverses manières : faire l’autruche et vivre comme si on n’en savait rien, appliquer le « Carpe Diem », cueillir le jour et vivre intensément, ou, comme l’intéressé, sombrer dans une déprime permanente et d’apparence inguérissable… Il ne vit pas sa vie, il la subit !

Quand, enfin, il fait une rencontre qui bouleverse sa vie, on se rend compte que n’importe quel ado perturbé et fragile peut suivre aveuglément le premier venu qui lui manifestera un tant soit peu d’attention. Dans le cas de notre protagoniste, la chance veut que celui qui le prend sous son aile soit quelqu’un de bien… Mais dans la vraie vie, les influences des jeunes en perditions sont plutôt néfastes et conduisent à des drames que l’on ne connait que trop bien (embrigadement djihadistes pour ne citer que cela !) et cet état de fait n’est en aucun cas perceptible dans un livre qui s’adresse justement à la tranche d’âge la plus fragile.

Enfin, proposer deux fins à une histoire peut être une excellente idée… A condition que l’élément déclencheur des deux fins provoque chez le héros plusieurs réactions qui peuvent être diamétralement opposées et, selon le choix (pouvons-nous dire bon ou mauvais… ?) modifier radicalement le cours de son existence. Hors dans le cas présent, les deux fins sont initiées par un évènement qui, dans le premier cas est découvert par l’un avant d’avoir eu lieu ou, dans le second cas, est découvert par l’autre après avoir eu lieu ! Où est le libre arbitre là-dedans ?

Le héros n’a pas eu (ni pris !) son destin en main, tout juste un coup du sort lui aurait été favorable ou défavorable… Je ne suis pas certaine que ce soit le genre de leçon qu’il faille donner à nos enfants…

2 réflexions sur “« Le faire ou mourir » – Clair-Lise Marguier

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