Lu en : Janvier 2023

Première lecture de cette nouvelle année, j’ai voulu découvrir la plume de Marc Laine, rencontré au salon du polar de Noeux Les Mines en septembre dernier. Comme souvent, ce n’est pas par hasard que je me suis dirigée vers lui, mais bien sûr les conseils de ma binômette, qui aime à me faire découvrir de nouveaux auteurs. Le fait de savoir que l’auteur est un membre des forces de l’ordre a malgré tout penché dans la balance, car jusqu’ici, j’ai aimé la crédibilité qui s’est dégagée de chaque livre que j’ai lu ayant été écrit par un flic, Norek en tête !

Des démons, on va en croiser, dans ces lignes, sous différentes formes : La première : un assassin aussi inventif que violent. Les scènes de crimes sont particulièrement gores ! La seconde : le flic qui, pour la première fois, sera aux commandes d’une enquête. Il a été choisi parce que lui-même semble recéler une grosse part de noirceur, dont son supérieur est persuadé qu’utilisée à bon escient, elle l’aidera à venir à bout de cette enquête sordide. En plus d’être un flic taciturne, Maxime est également physiquement marqué par les ténèbres qui l’habitent, car son visage est un champ de cicatrices qui le font d’ailleurs énormément souffrir, le forçant à abuser des antalgiques, pas toujours très légalement. Pour l’aider, sa hiérarchie lui met dans les pattes une jeune recrue qui meurt d’envie de faire ses preuves. Là où Maxime navigue à l’instinct, Stéphanie ne connaît que le chemin des procédures et fait montre d’une ténacité exemplaire lorsqu’il s’agit de faire parler les indices. Le duo est atypique, mais la fin justifie les moyens et, on s’en doute, si le duo démarre mal, finalement l’alchimie finira par fonctionner, mais évidemment pas sans heurt.

Techniquement, je n’ai rien à reprocher au récit : l’enquête est complexe et soignée, sa résolution cohérente et crédible. Cependant, quelques petits détails m’ont empêché de faire de cette lecture une totale réussite. D’abord, les dialogues, que je n’ai pas toujours trouvés fluides. Par exemple, je n’ai jamais, à l’oral, utilisé le passé simple… ce qui fut pourtant le cas ici, dans certains échanges. Ensuite, le rapprochement entre le bourru et la belle. Non, mais sérieux, c’était obligé, ça ? Est-ce que Benson et Stabler ont fini ensemble ? (Ha merde, au bout de 24 saisons, les rumeurs reprennent… mauvais exemple 😄 ). Bref, que du détail, mais qui a, souvent, cassé mon rythme de lecture, m’exaspérant un tantinet. (Après, ce n’est pas de la faute de l’auteur si je suis résolument anti-romances…) Quelques petites imperfections, de mon point de vue, mais hormis cela, il s’agit quand même d’une excellente enquête de facture assez classique. Je pense aussi que le roman servait aussi d’introduction au personnage de Maxime, que je retrouverai dans « Flambeau » avec plaisir.