Lu en : Mars 2023

Avant d’être parents, on a de grands principes, et, qu’on se le dise, la critique facile envers certains parents qui nous entourent. Puis un jour, on devient parent à son tour et on constate rapidement que tout n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Pour Marion, tout est même très compliqué ! D’une part, parce que sa vie tranquille vient de s’écrouler comme un château de cartes lorsque son mari l’a quittée pour une femme beaucoup plus jeune, sa secrétaire, de surcroît (ces clichés !!! Comment ? Ha oui, mon mari a vingt ans de plus que moi… mais je n’ai jamais été sa secrétaire, j’étais sa responsable de projets !!) et, d’autre part, parce que son ado de fille, Romane, débarque un soir à la maison avec cette phrase : « Maman, il faut cacher le corps. »

Mes ados m’en ont déjà fait voir, mais, par chance, ils ne m’ont jamais demandé de les aider à planquer un cadavre ! Mais une fois de plus, on a beau avoir de jolis principes, qui peut assurer qu’il prendrait la bonne décision si une telle chose lui arrivait ?

On va donc suivre le tourment de Marion, qui prend la seule décision qui lui semble juste et qui consiste à préserver sa fille. Les œillères de parents lui masquent pas mal d’éléments, et elle n’a pas vu les signes qui prouvent que Romance n’est plus une petite fille bien sage.

On s’en doute fort, mais la famille parfaite n’existe pas. Si tout semble correct en apparence, un grain de sable peut vite gripper l’engrenage. C’est à ces moments-là que l’on peut savoir si les fondations familiales sont saines et solides ou si elles ne sont faites que d’égoïsmes et de rancœurs.

J’aurais dû éprouver au moins de l’empathie pour Marion, ce fut plutôt de la pitié. J’ai détesté Romane, j’ai détesté son père. La seule personne à avoir trouvé grâce à mes yeux a été Emma, la nouvelle compagne. Mais si les personnages m’ont fortement déplu, je n’en ai pas moins apprécié l’intrigue et la surprise totale que nous a réservée l’auteure. Petit plus, on retrouve l’avocate Pauline Carrel, héroïne plutôt atypique, dont la vie de jeune mère n’est pas aussi paisible que l’on pourrait le croire (faut dire que la demoiselle traîne quelques casseroles !).

Il m’a semblé sentir une plus grande assurance dans l’écriture. Pétronille s’installe durablement sur le devant de la scène du polar, avec cette intrigue familiale choquante qui lui a été inspirée par des témoignages réels.

Je remercie HarperCollins pour cette lecture que je vous recommande si, vous non plus, vous ne croyez pas à la famille modèle !