« Les démoniaques » – Mattias Köping

Lu en : Avril 2023

Plusieurs années après ma lecture du « Manufacturier« , j’en suis toujours aussi marquée. J’avais peut-être peur de ne pas retrouver ces émotions en m’attaquant aux « démoniaques », c’est sans doute pourquoi je l’ai laissé prendre la poussière dans ma PAL pendant près de quatre ans… Un week-end en famille m’a donné l’impulsion qui me manquait pour l’entamer, en même temps que ma cousine, dont les lectures sont aussi tordues que les miennes (en même temps, c’est moi qui alimente sa PAL !). Le premier chapitre fait une demi-page et donne le ton. C’est également ce qu’on retrouve en 4ème de couverture.

Je vous le mets ici, car un homme averti en vaut deux :

« Ils reprennent en chœur :

 » Joyeux anniversaire, salope ! Joyeux anniversaire, salope ! « 

Ils l’ont encerclée, hilares, à poil. Ils sont tous là, son père, son oncle, Simplet, Waldberg, Delveau, Beloncle. Elle est à quatre pattes au milieu de la meute, fragile et nue, déchirée de sanglots. Son père la maintient par les cheveux.

Elle s’appelle Kimy.

Ce soir, on fête ses quinze ans.»

Après un démarrage pareil, deux solutions : soit le tout se calme, soit l’auteur enfonce le clou. Pour tout ceux qui ont déjà goûté à la méthode Köping, nul doute qu’il ait choisi la seconde option.

Je suis coutumière de la noirceur sous toutes ses formes. Pourtant j’avoue que cette fois, j’ai quand même eu du mal… La première centaine de pages, qui sert de mise en place du contexte, me semblait vraiment exagérément gratuite. Mais Mattias devait poser les balises de ce drame avec la puissance qu’on lui connait.

Kimmy est évidemment un personnage révolté, torturé, façonné par une vie de sévices imposés par son père mais qui a quand même réussi à se forger un caractère en acier trempé. Un jour, le hasard place sur sa route un professeur un peu paumé, Henri, ardent amateur de littérature et homme brisé par la vie.

Ces deux destins réunis serviront de bras armé pour la vengeance de Kimmy, qui compte bien faire payer à ses tortionnaires les années de brutalité, tant physiques que morales. D’ailleurs, ses tortionnaires ne se limitent pas à leurs petites » sauteries entre amis ». Ce sont des trafiquants, des proxénètes, des ordures de la pire espèce qui alimentent tout un microcosme de cette petite région rurale bien moins tranquille qu’elle n’en a l’air !

Mattias Köping porte cette histoire de sa plume acérée et travaillée, puissante comme un parpaing qu’on vous enverrait en pleine tête. Une fois de plus, il marquera durablement ma vie de lectrice, même si je garde ma préférence au manufacturier.

Le thème est très très lourd, il ne faut entrer dans ces pages qu’en lecteur averti. Mais si vous prenez le risque de pénétrer dans cette sombre histoire, nul doute que votre esprit et votre cœur garderont au fond d’eux une trace indélébile de Kimmy, touchante et déterminée à la fois.

C’est noir, c’est violent, c’est puissant. C’est Köping.

14 réflexions sur “« Les démoniaques » – Mattias Köping

  1. Oh mince, rien que la deuxième phrase de la quatrième de couverture donne le ton, c’est clair ! Et la suite est bien pire, c’est monstrueux même… Je n’ai pas encore lu cet auteur, bien que tu me l’as déjà conseillé à maintes reprises, j’attend d’être prête je crois pour y faire face. 😇 Mais je vais commencer par Le Manufacturier, comme je me le suis noté. Pour celui-ci, on verra plus tard. 😁

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      1. C’est malheureusement oui les aléas de la vie de lecteurs, devoir choisir ses prochaines lectures. Une boucle sans fin, où on ne sait jamais donner de la tête. 🤭😇
        Apparemment dans ton cas, l’attente en valait la chandelle. 😉

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