« De Cauchemar et de Feu » – Nicolas Lebel

Lu en : Avril 2020

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C’était de saison de fêter Pâques. Moi je l’ai fait avec le Capitaine Mehrlicht ! De toute façon, confinement oblige, mes projets de chasse aux œufs avaient fondu, alors quoi de mieux que de répondre à l’appel de mon Capitaine préféré pour palier l’absence de ma famille ?

On retrouve donc un jeudi saint avec notre petit capitaine grenouille-grossier-potache-fumeur-et-j-en-passe en charge du meurtre d’un Irlandais dont on soupçonne une ancienne appartenance à l’IRA. Et pour accompagner sa victime, un message à l’encre de sang : un bonhomme allumette et une phrase énigmatique dans une langue pas directement identifiable…

Tout en n’oubliant pas de chambrer sa nouvelle stagiaire, Mehrlicht, flanqué de ses fidèles Latour et Dossantos, se retrouve sur les traces de l’énigmatique Far Darrig, une créature « de cauchemar et de feu ». Tandis que les policiers poursuivent leur quête, les lecteurs sont amenés, petit à petit, à découvrir l’histoire de ce Croquefeu effrayant. Ceux qui me connaissent savent à quel point j’adore découvrir des morceaux d’histoire à travers mes lectures. Et j’avoue plutôt humblement que ma seule connaissance de l’IRA provenait du film « Ennemis rapprochés » (vu et revu ! Faut dire que, si Brad Pitt n’a pas l’humour de Mehrlicht, il a d’autres arguments pour me convaincre…) Oups, digression ! Revenons à l’IRA et au conflit en Irlande du Nord, trop vieux pour avoir marqué mon adolescence. Nicolas Lebel nous livre cette page d’histoire au travers la vie d’un groupe d’amis dont les personnalités seront façonnées par les événements tragiques et historiques qu’ils vivent, en revenant notamment sur le fameux « bloody sunday » de Derry. D’un point de vue personnel, je reste médusée du nombre de morts occasionnées par, entre autres, des problématiques de respect de droits civiques entre majorité protestante et minorité catholique et ce, il n’y a que cinquante ans ! Loin de moi l’idée de polémiquer ou même de prendre parti ! Je dis juste que je suis sidérée des ravages passés et présents liés aux religions…

Et lorsque le Far Darrig de notre histoire, qui se déroule en 2016 peu après les tragiques événements de Bruxelles, continue de faire couler le sang, les policiers craignent une nouvelle vague d’attentats et sont sur les dents.

Il m’a semblé que ce tome marquait un virage dans la vie de notre équipe de flics et dans l’écriture de Nicolas Lebel. D’abord, Mehrlicht soigne son vocabulaire pour des raisons que je préfère vous laisser découvrir, sous le regard attentif (et intéressé) de ses fidèles comparses. Latour songe à se marier et Dossantos vit son chagrin d’amour en silence. Mais c’est sans compter sur l’intervention de ses vieilles connaissances qui vont se rappeler à son bon souvenir d’une tragique manière. Ce que j’aime dans la plume de Nicolas Lebel était au rendez-vous : de l’humour, de l’action, des sentiments, des diatribes succulentes. J’ai eu la touche historique qui m’a appris beaucoup. Mais il y avait autre chose… Un sentiment indéfinissable d’un vent de changement par rapport aux tomes précédents : une histoire plus sombre, une atmosphère plus étouffante, des émotions plus écrasantes, qui se sont confirmées à la lecture du tome suivant, dont je vous parlerai bientôt et qui fut responsable d’un putain de spleen que j’ai traîné pendant deux jours ! (Ok, 5 € dans la boîte !)

Conclusion ? La puissance de frappe de Nicolas Lebel gagne en intensité avec une histoire fouillée, travaillée, précise et percutante. J’ai donc forcément adoré, mais vous vous en doutiez !

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