« Si je serais grande » – Angelina Delcroix

Lu en : Avril 2020

CVT_Si-je-serais-grande_7499Bon. On va commencer par se débarrasser du plus difficile : Oui, ce titre fait saigner les oreilles… Oui, mes enfants ont longuement tourné autour de mon bouquin avec la question « ça se dit, ça ? » au bord des lèvres, n’osant finalement pas me la poser, moi qui les rabroue à coup de « les si n’aiment pas les rait » à longueur de journées… Mais vous savez quoi ? A part le titre, cette lecture est un sans faute !

Tout d’abord, l’histoire se penche sur Eleanor, six ans. Plus que certainement en proie à de gros troubles psychologiques, Eleanor a l’impression de n’être qu’une source de déception pour sa mère. La petite fille est déboussolée et malheureuse, sa mère est constamment contrariée et en colère. Son père n’est pas d’un très grand secours.

Ensuite, on retrouve notre héroïne Joy Morel presque là où on l’a laissée à la fin de la première enquête (voir « Ne la réveillez pas« , mon avis ici) : enceinte et terriblement affectée par sa précédente enquête. Alors qu’un charnier est découvert, rempli de cadavres d’enfants, Joy, tenace, refuse de rester sur la touche. Et lorsque finalement l’équipe s’aperçoit qu’une jeune fille est vivante au milieu de cet enfer, Joy s’implique de plus en plus personnellement.

Dans cet opus, Angelina Delcroix n’épargnera aucune atrocité à son lecteur, et c’est d’autant plus difficile que cela concerne des enfants ! Alors on retrousse le nez et on frissonne de dégoût, mais on tourne les pages avec frénésie. Parce que c’est là que réside son talent, qui se confirme et s’affirme : narrer l’inénarrable. Et lorsque l’on s’attaque aux enfants, c’est forcément révoltant et il faudra l’unité et l’amitié d’une équipe soudée pour contrebalancer l’horreur de l’intrigue. Et cette équipe, justement, l’auteur la malmène bien, entraînant une fois de plus le lecteur sur la pente verglacée de l’émotion…

Quand des auteurs sont touchés par un thème, qu’ils y consacrent des heures de recherches, cela ne peut qu’avoir une influence positive sur leur écriture. J’ai franchement adoré ce deuxième roman, plus construit et mieux ficelé encore que le premier, qui m’avait pourtant déjà beaucoup plu. Et que dire de cette fin aux allures d’avertissement qui donne froid dans le dos ? Une réussite qui me pousse à me procurer sans tarder le tome 3 !

 

 

14 réflexions sur “« Si je serais grande » – Angelina Delcroix

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