« Les Chiens de Détroit » – Jérôme Loubry

Lu en : Juillet 2020

Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est seulement maintenant que je découvre le premier roman de Jérôme Loubry, qui m’avait pourtant largement convaincue avec les deux suivants (« Le Douzième Chapitre » et « Les Refuges« ).

Dans ce roman, on plonge dans la ville de Détroit déclinante. Ses heures de gloire liées à son statut de fleuron de l’industrie automobile sont loin, les habitants désabusés subissent la crise des subprimes de plein fouet. Et pour ajouter encore un peu de malheur, un tueur se met à s’en prendre aux enfants. Une première fois, laissant un pauvre flic exilé reconstruire sa vie autour de cet échec, puis une seconde, offrant à ce même flic la perspective d’une revanche.

Il s’agit d’un roman sombre, que l’on traverse comme une rue déserte sous un ciel déclinant et gris, courbé par la pluie qui fouette. C’est un roman que l’on ressent, que l’on hume, qui nous happe dans la morosité d’une ville qui semble vivante sous la plume de l’auteur.

Et tout autant que l’ambiance, l’intrigue se maintient, sans jamais perdre sa vitesse de croisière, permettant au lecteur d’avancer, inexorablement, vers un dénouement qui prend à la gorge…

Plus qu’un roman noir, Jérôme Loubry a su insuffler dans ces lignes une vraie tranche d’histoire sur fond de drames sociaux. Pari d’autant plus difficile lorsqu’on sait que l’auteur n’est pas américain ! On a donc la puissance de la connaissance qu’aurait pu apporter un auteur natif tout en ne souffrant pas d’une éventuelle perte de qualité parfois liée aux traductions. Tout benef pour le lecteur !

En ce qui concerne les personnages, c’est sûr, nous revoilà en présence du stéréotype du flic alcoolo qui a perdu sa famille dans la bagarre… Oui, mais… Hé bien il passe plutôt bien, ce flic blessé, torturé. Et le duo improbable qu’il va former avec une jeune recrue non moins tourmentée que lui apporte une dimension supplémentaire à l’humanité déjà bien présente dans le récit.

Pour les plus longs à la détente, je vais me montrer plus explicite : tout, dans ce premier roman, est bon à prendre ! Une réussite ! S’il reste quelques fous, comme moi récemment, qui ne l’ont pas encore découvert, je prescris un passage urgent en librairie…

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