« Impact » – Olivier Norek

Lu en : Septembre 2020

Impact par Norek

Haaaaaa, Olivier Norek… L’un de mes auteurs préférés depuis que j’ai découvert sa plume avec le percutant « Entre deux mondes« … Imaginez mon immense joie lorsque j’ai eu la chance de recevoir une édition non-corrigée de son dernier-né, à lire avant sa sortie et ce, parce que j’ai eu la chance d’être jurée pour le « Grand Prix Iris Noir de Bruxelles » ! Jusqu’ici, j’ai aimé l’ensemble de ses romans, et je n’avais que très peu de doutes sur la lecture de ce mystérieux « Impact »…

La lecture commence, je ne sais pas encore où va l’auteur, mais sa plume a déjà cette urgence à projeter dans une action immédiate. Je me dis que ça démarre bien et que je vais tourner les pages avec frénésie. Puis on rentre dans le vif du sujet : Virgil Solal a vécu un drame personnel. Ce drame, c’est notre monde industriel qui en est responsable. L’écologie est une urgence vitale pour l’espèce humaine, et Virgil Solal va partir en croisade pour réveiller les consciences. Pour adresser son message au plus grand nombre, il va entrer en guerre contre notre système lui-même.

Oups ! Problème ! Si je pense qu’il y a urgence à sauver notre planète et à agir pour l’environnement ? Oui, carrément, la meilleure preuve étant que j’en ai fait mon métier ! Si je pense que l’auteur a raison d’attirer l’attention sur ce problème ? Assurément, l’écriture est son arme… Si je pense qu’il l’a bien fait ? Honnêtement, et même s’il m’en coûte de le confier, je pense que non. Et je le pense parce que, durant ma lecture, j’ai ressenti un manque total d’objectivité par rapport aux efforts que certains industriels déploient pour mettre en place des solutions d’économie d’énergie, pour valoriser l’utilisation d’énergies renouvelables, pour sensibiliser leurs collaborateurs.

Alors, si je ne doute pas un seul instant du bien-fondé de chaque idée et de chaque fait mis en avant dans le livre d’Olivier Norek, j’ai clairement regretté que la situation soit aussi peu nuancée. Bien sûr, le personnage de Virgil Solal ne permettait pas cette nuance. Mais cela m’a manqué. Et à tous les lecteurs concernés qui ont pris en plein cœur le message de l’auteur (et c’est une bonne chose !), j’aimerais rappeler ceci : l’industrie existe notamment pour satisfaire nos besoins de consommateurs ! Prendre conscience de cela, faire des choses, chacun à notre niveau, aussi petit soit-il, est très important. Nous sommes tous responsables. Dans notre jargon d’auditeurs, on appelle cela devenir un consomm’acteur, et cette notion est tout aussi importante à l’échelle industrielle qu’à l’échelle privée.

Si je ne doute à aucun moment du fait que certains leaders de gros groupes n’ont de cesse de faire fructifier leurs dividendes, je peux contrebalancer en vous disant que moi, sur le terrain, je me bats aux côtés d’hommes et de femmes, directeurs de sites, responsables de maintenance ou de production, qui sont, eux, des êtres humains avec des enfants, conscients qu’il est urgent d’agir. Je voulais donc juste nuancer et rappeler que tous les industriels ne sont pas des monstres et que beaucoup agissent en toute discrétion. Je le sais parce qu’ils agissent parfois avec moi, parfois avec mes confrères. Tout n’est pas entre leurs mains. C’est aussi dans les nôtres !

Mais voilà, même ma chronique prend des allures de plaidoyer pour mon boulot et je me sens obligée de défendre mon travail et mes clients ! De passer en « mode taf » alors que je lis avant tout pour changer d’air ! Et si j’adore apprendre des choses en lisant (et ce fut le cas ici), j’aime pourtant que cela se glisse de manière plus subtile. Hors ici, j’ai eu le sentiment que l’enquête n’était qu’un prétexte pour lancer un message, même si celui-ci est utile et que les enjeux sont indiscutablement réels !

Je suis donc, à mon grand regret, totalement passée à côté de ce livre, que j’ai lu sur la défensive. Alors pour conclure, je vous invite à lire les nombreuses critiques élogieuses de mes amis blogueurs ou mieux, à vous faire votre propre avis en lisant ce livre, car quoi que j’en dise, le seul avis qui compte, c’est sans conteste le vôtre !

29 réflexions sur “« Impact » – Olivier Norek

    1. C’est difficile à écrire, et dire que je n’ai pas aimé un livre ne signifie en aucun cas qu’il soit mauvais, mais je suis forcément extrêmement touchée par le sujet, et donc c’est normal que ça me tienne à coeur de remettre un peu les choses à leur place… je sens que ce livre divise beaucoup… mais si tu ne le sens pas, effectivement mieux vaut passer ton tour !

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  1. Hello ! Je reviens après quelques semaines/ mois d’absence et suis ravie de te relire!
    J’ai lu énormément d’avis élogieux et suis contente de lire ta chronique qui est entière, authentique et nuancée. Je peux comprendre que tu attendais plus de nuances. En tout cas merci à toi pour ton retour plus qu’intéressant et tout à fait honnête !

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  2. Coucou ma Nath,
    Voilà un avis bien tranché et surtout très sincère alors merci pour celui-ci.
    Et on peut comprendre que tu ais été ennuyer par cette position de l’auteur un peu radicale.
    Par ailleurs ce polar est encensé et je trouve très bien que tu nous fasse par de ton ressenti plus nuancé car c’est ton argument est recevable et surtout jamais mis en avant.
    Perso ça me touche de savoir que des hommes et des femmes, producteurs, industriels ou même agriculteurs fassent attention que leurs outils de travail et leurs façons de travailler soient plus écologique.
    Alors merci pour ce retour tout personnel Nath.

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    1. Merci, Geneviève, car tu n’imagines pas à quel point je me sentais mal à l’aise de donner mon avis relativement négatif alors que je voyais autour de moi fleurir les alertes coup de cœur ! Après, je pense qu’il l’a écrit avec ses tripes, et c’est tant mieux, mais pour le coup, ça m’a aggripée exactement au même endroit… alors mille merci de ton retour !

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  3. Ton coup de gueule est légitime !

    Que je suis d’accord avec toi ! Comme toi, ce manque de nuances m’a agacée et déçue…. Tu le soulignes bien : il y a des efforts au quotidien que ce soit de la part de personnes isolées ou des industries. Certes, il y a encore beaucoup à faire, mais il faut continuer à faire des efforts qu’importe l’échelle. Tu as entièrement raison là dessus….
    En tout cas, ta propre expérience est très intéressante à lire.
    J’espère que le prochain Norek nous plaira davantage.

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    1. À vrai dire, lorsque j’ai lu entre deux mondes, j’étais vraiment épatée car l’auteur avait vraiment montré tout le positif autant que le négatif, que ce soit côté migrants ou côté police. Du coup, ici, c’est vraiment un roman à charge et je n’ai pas retrouvé l’objectivité que j’avais tellement aimée. Évidemment, je peux comprendre que pour certains lecteurs, le message touche en plein coeur et effectivement c’est positif, mais voilà, j’avais besoin d’apporter cette nuance. Et malgré tout, j’attends son prochain roman avec impatience 😏.
      Merci pour ton message qui me rassure !😉

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  4. Ping : Olivier Norek – Impact | Sin City

  5. Dommage du manque de nuance. Si elle n’était pas possible avec le personnage principal, l’auteur aurait pu un peu contrebalancé avec un autre…
    A chaque fois que je vois une chronique sur un livre de cet auteur, je me dis qu’il faudrait que je m’y remette après ma lecture en demi-teinte de Code 93. Mais je ne pense pas que le prochain sera Impact ^^

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  6. Ping : « Dans les brumes de Capelans » – Olivier Norek – Mes Lectures du Dimanche

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