« Nos âmes au diable » – Jérôme Camut & Nathalie Hug

Lu en : Janvier 2023

Encore une histoire de disparition. Encore un livre que la critique encense. Encore un livre qui a intégré ma PAL numérique pour y traîner de long mois. Une longue liste d’ « encore », la peur d’être déçue si je ne ressentais pas les mêmes émotions que tous ces lecteurs unanimes… Autant d’excuses que j’aurais dû balayer bien plus vite !

La sortie poche et le retour de ce livre sur le devant de la scène a vaincu mes derniers doutes. J’ai ouvert ce livre un dimanche de repos, Mon esprit n’en a eu aucun…

J’ai eu le cœur serré avec Jeanne, quand elle a compris que son trésor, sa petite Sixtine, dix ans, venait de lui être enlevée. Pour le lecteur, il n’y a jamais eu de doute, c’est un monstre qui a enlevé Sixtine, on le sait. Et comme elle, on attend. Quel traitement inhumain lui sera encore infligé ?

Et tandis que l’espoir s’amenuise pour Jeanne, tandis que des évidences font surface, l’absence de corps ne permet pas à Jeanne de cesser complètement d’y croire.

On s’attache alors à comprendre la vie de cette survivante, qui prend conscience trop tard de l’absurdité de certaines choses, qui se remet en question, qui vit, ou plutôt qui survit. Les émotions sont brutes et pures, servies avec profondeur et pourtant simplicité. C’est ce qui rend ce récit impossible à lâcher, et croyez-moi, je ne me suis interrompue qu’avec difficultés, avec toujours plus de hâte à revenir entourer Jeanne de ma sollicitude de lectrice empathique. J’avais l’impression qu’elle me parlait, Jeanne, et je ne pouvais pas la laisser tomber. Elle avait besoin de moi, Jeanne.

Et le récit de Jeanne se poursuit. On prend alors la mesure d’un plan tout autre, et comme une image déjà sublime à elle seule, le récit vient miraculeusement s’insérer dans un tout qui rend le tableau vertigineusement sombre. Il est effectivement question de noirceur qui n’est jamais plus terrifiante que lorsqu’elle touche à l’innocence de l’enfance.

Les auteurs nous renvoient à nos peurs primales et à nos certitudes obtuses de parents. Ils bouleversent, bousculent et questionnent. J’ai été touchée au-delà des mots par cette histoire glaçante, jusqu’au final, terrible mais nécessaire. Je crois que je tiens là le premier coup de cœur de l’année !

Petit plus : j’ai eu l’immense chance de participer au podcast du club sang de BePolar (à retrouver ici ou sur toutes les bonnes plate-formes), avec d’autres amis blogueurs (Anthony, Aude & Julie) et « Nos âmes au Diable » est l’un des deux livres que j’ai choisi de présenter.

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