Lu en : Mars 2023

Voilà un livre que j’attendais avec impatience ! Début mars est sorti le nouvel opus de mon compatriote Salvatore Minni, et j’avais hâte de faire la connaissance de Guillaume et Sarah, ses nouveaux personnages…

Entre envie de bien faire et conflit avec « l’ex », surtout lorsque, sentimentalement parlant, on n’a pas encore vraiment tourné la page, être père à temps partiel n’est pas facile ! Pourtant, Guillaume fait vraiment de son mieux ! Et quand son ex paniquée l’appelle au secours, Guillaume la prend au sérieux. Il accourt ! Mais il arrive trop tard…

Guillaume a tout perdu. Il cherche alors un moyen de remonter la pente. Mia, sa fille, était la prunelle de ses yeux. Et si son salut était là, à portée ? De cet homme brisé et en chute libre, on va comprendre petit à petit la psyché fissurée, en partant notamment à la découverte de bribes de son passé.

Parallèlement, il y a Sarah, jeune cadre dynamique en pleine fleur de l’âge, working Girl passionnée. Jusqu’à ce qu’elle soit renversée par une voiture. Si elle semble vite se remettre de l’accident, il marque pourtant un tournant dans la vie de Sarah. Car en quittant l’hôpital, une petite fille la supplie de lui venir en aide ! La lutte de Sarah contre elle-même l’entraînera loin, jusqu’à ce qu’elle accepte enfin d’aider cette enfant.

Posons les jalons de ma lecture : Jusqu’en 2020, Salvatore Minni était pour moi un auteur, dont j’avais lu les deux livres. L’un des deux m’avait d’ailleurs particulièrement convaincue. Aujourd’hui, Salvatore Minni, c’est Sal, membre d’un trio cher à mon cœur ! Sal, c’est mille fous rires en salons, c’est du stress (invisible !) lorsqu’il coordonne notre danse des bénévoles au salon Iris Noir, c’est des échanges cyniques et drôles en MP. Du coup, lire « Désobéissance », c’était prendre le risque de décevoir une personne qui compte vraiment pour moi si, d’aventure, la lecture me déplaisait. Parce que mentir, je ne sais pas faire… Rassurons-nous, il n’en sera rien !

Pourtant, pendant un long moment, je me suis crue maline, et j’en étais la première déçue. Même si, après tout, ça fait quand même plus de trente ans que j’avale des thrillers et autres polars, alors ça devient vraiment difficile de me la faire à l’envers !

J’étais persuadée, mais surtout navrée, de tout savoir ! Sauf que, finalement, je ne savais juste rien du tout ! Car, bernée, je l’ai été tout du long, tellement certaine de mon hypothèse que je me suis fait cueillir en beauté ! Et ça, j’adore ! Rien de tel qu’une bonne patate littéraire dans la tronche pour se remettre les idées en place !

Outre un effet de surprise réussi (nécessaire pour que j’apprécie vraiment une lecture), Salvatore Minni , pour ce troisième roman, nous revient en force ! Sa plume n’a plus une once d’hésitation. Elle a gagné en puissance , en fluidité, en maturité. De telle sorte que ce livre ne se lit pas, il se dévore ! Et c’est un vrai plaisir, pour le lecteur, de voir éclore cette écriture. Quelle évolution, sur trois bouquins !

Les personnages sont travaillés, et ils passent par une large palette d’émotions que l’auteur nous fait vivre avec eux. Une plongée dans la noirceur humaine comme je les aime, rythmée par des chapitres courts et dynamiques. La frontière entre le vrai et le faux, qui surfe sur une limite mystique, sera aussi difficile à dénouer pour les lecteurs que pour les personnages, et c’est là que je tire mon chapeau puisque, comme je l’ai dit, je suis tombée dans le piège !

Mention spéciale pour un épilogue qui se révélera la cerise sur le gâteau !

Une réussite qui marque le début d’une nouvelle ère Minni, que je lui souhaite prospère !