Lu en : Avril 2023

Pour un week-end d’Halloween, les Pyrénées serviront de décor à quelques touristes venus chercher, selon les cas, du repos, des retrouvailles, de l’inspiration, ou une bonne ambiance de saison. Chacun d’entre eux a loué l’un des quatre chalets isolés dans un cadre magnifique, à deux pas d’un zoo. Zoo qui, après le malheureux suicide d’un pauvre homme qui n’a rien trouvé de plus malin que de se jeter dans la fosse aux ours, tente de redorer son image malgré les déchaînements et représailles de certains extrémistes qui ont déploré les suites impliquées par cette mort.

On a donc sept protagonistes : un couple qui profite d’un week-end sans enfants pour tenter de se retrouver, un écrivain plutôt désagréable et solitaire et qui cherche désespérément le feu sacré de l’inspiration, une jeune maman débordée qui vient savourer un souffle d’air frais avec sa petite fille de quelques mois et un couple d’aventureuses en mal de sensations fortes.

Tandis que tout ce beau monde arrive pour un week-end censé être parfait, l’ « ogre Catalan », dangereux tueur, s’évade non loin de là et se cache dans la forêt avoisinante.

Et soudain, ils ne furent plus que six… Et tandis que la tension monte, un arbre saboté obstrue le seul accès possible aux chalets qui, soit dit en passant, se situent en zone blanche…

Il ne manquait à ce décor qu’une pluie diluvienne, qu’on trouvera sous forme d’un orage.

Autant j’avais eu du mal avec les codes de « l’enclave », autant cette fois, j’ai complètement savouré cette immersion volontairement inspirée des plus traditionnels scénarii de films d’horreur (que je déteste toujours, du reste…).

Plus affirmé, mais en même temps moins cliché ! On a tout, ici : l’ambiance qui est de plus en plus tendue au fil des pages, l’étau qui se ressert sur les personnages, l’intrigue, que l’auteur distille fort bien au moyen de quelques retours en arrière subtilement amenés, qui questionnent, qui font carburer le cerveau, mais n’apporteront de réponses que quand l’auteur l’aura décidé ! Et en même temps, moins clichés parce que cette fois, pas d’écervelée qui court en micro short pour se jeter droit dans la gueule du loup ! Non, chacun des héros est soigné, attachant, et on a sincèrement peur pour eux, même si l’on comprend vite qu’aucun d’entre eux n’est parfaitement irréprochable !

Quelques scènes sont particulièrement visuelles ! Et parfois, ce qu’on imagine est plus délirant que ce qu’on voit, et l’auteur en joue pour nous faire frissonner d’effroi.

Tout est millimétré, calculé. Jusqu’aux révélations finales qu’on n’aurait jamais pu deviner tous seuls !

Fantastique lecture, et pourtant j’ai eu peur, car (je me répète !), je n’aime toujours pas les films d’horreur ! Mais cette fois, rien à redire sur le traitement choisi par Nicolas Druart, qui a su insuffler l’angoisse sans pour autant négliger l’intrigue ! Un sans-faute que cette lecture pour laquelle je remercie les Éditions Harper Collins !