Lu en : Juin 2023

Je suis déjà allée en Haïti. Deux fois. Une fois avec Samuel Sutra et son incroyable « Coupables[s]« , et, plus récemment, avec Jérôme Loubry et son excellent « De soleil et de sang« . Cette troisième incursion dans cette contrée aussi fascinante qu’inhospitalière m’a, une fois de plus, transportée. Dès les premières lignes, l’auteur a su me ferrer, et de bout en bout, l’histoire a été dure à lâcher.

Nylah a assisté au massacre de sa famille. Ceux qui l’ont tuée, ce sont des militaires, des casques bleus. Ceux qui sont censés protéger les populations. Oui, Haïti est une contrée corrompue, aussi. Bien des années plus tard, son tuteur, qui l’a recueillie et ramenée en France pour l’élever, est victime d’une agression dont toutes les caractéristiques sentent les rites Vaudous à plein nez. Forcément, Nylah est entendue par la police, et spécifiquement par Hugo. Hugo a l’expérience, mais le tueur est habile, et Hugo en fera malheureusement vite l’amer constat. Après cela, Hugo en fait une affaire personnelle. Sa quête de vérité le conduit jusqu’en Haïti, ou Nylah a suivi sa tante et son frère, qu’elle croyait mort depuis si longtemps et qui a amorcé sa vengeance…

Il y a donc la main vengeresse qui poursuit les bourreaux, et le flic qui poursuit le tueur. Deux traques, exaltées. Hugo marche en dehors des clous, mais depuis la mort de sa fille, de toute façon, plus rien ne compte vraiment. Pour Nylah, il est difficile de se fier à son frère car, si sa soif de vengeance est justifiée, elle n’est pas tout à fait en phase avec les moyens mis en oeuvre.

En Haïti, Hugo prend énormément de risques, dans cette atmosphère où violence et majesté des lieux se côtoient dans une incroyable et dissonante symphonie. L’auteur m’a totalement embarquée sur ces sentiers sauvages, derrière des personnages très attachants, le tout dans une aura de magie noire prégnante. Je sentais le coup de cœur au bout des pages, jusqu’à ce que je doute de l’issue qui me serait proposée. Si elle est parfaitement crédible, je l’ai trouvée, pour ma part, prévisible et j’ai regretté ce chemin choisi par l’auteur, parce que je l’ai tout simplement trop souvent croisé dans mes lectures plus ou moins récentes. Petit bémol, donc, mais tout personnel, et qui n’entache pas une impression générale très positive et qui est toujours présente, près de deux mois après sa lecture !