Lu en : Mai 2018
Il y a quelques jours, en lisant le traditionnel rendez-vous « C’est Lundi, que lisez-vous » de Stéphanie (Pepparshoes) du blog Sorbet-Kiwi dont rien que le nom est déjà un délice, j’ai repéré la couverture de « Avec elle », l’autre face du fameux projet qui a réunit Amélie Antoine et Solène Bakowski dans lequel elles sont parties d’un même point de départ (une même famille, une même situation initiale, mais un événement qui vient tout bouleverser) pour écrire deux histoires totalement distinctes. Ça m’a rappelé qu’il traînait dans ma PAL, alors que j’avais dévoré « Sans Elle » (souvenez-vous en ici), ce que j’ai révélé en commentaire à Stéphanie. Ni une, ni deux, elle m’a alors proposé une LC que je me suis empressée d’accepter ! (Précisons pour la postérité que dans la précipitation, j’ai pris pour date de fin la date de début de lecture qu’elle m’a proposée… ce qui m’a mis une sacrée pression totalement injustifiée… #bécasse)
Voilà donc que ressort de ma PAL cette autre facette de l’histoire de la famille Simoëns, dans laquelle Jessica n’a pas disparu ce fameux soir de feu d’artifice où elle s’est rendue seule avec sa mère, sa jumelle Coline étant restée auprès de son père, sévèrement punie par sa mère pour une faute qu’elle n’a pourtant pas vraiment commise toute seule…
Cette fois, Jessica ne disparaît pas, mais ce soir de feu d’artifice marque malgré tout un tournant dans l’histoire des deux fillettes… En effet, leur mère Patricia, dont l’unique obsession dans « Sans elle » était de retrouver Jessica, développe ici cette même propension à l’excès qui, cette fois, se porte vers son constat entêtant que sa famille la bouffe, l’empêchant de vivre. Elle rencontre un jeune homme dont elle tombe éperdument amoureuse et face à qui sa vie d’épouse et de mère lui semble terne et insignifiante. L’obsession de Patricia est donc à nouveau un caractère dominant qui, doucement mais sûrement, entraîne une fois de plus la famille Simoëns vers la chute… Parce que le père subit sans réagir, parce que les petites filles assistent, impuissantes, à la désagrégation de leur cocon familial, parce qu’un événement terrible traumatise la petite Coline, parce que Jessica croit que l’une d’elle est de trop dans le cœur de leur mère, les jumelles deviennent rivales et s’éloignent peu à peu. Là où Coline, l’effacée, fait montre d’une force de caractère étonnante, Jessica s’efforce de rayonner et s’attend à ce que Coline répare derrière elle chaque faux pas, dans l’ombre de sa jumelle qui irradie et dont personne ne soupçonne la lâcheté.
J’ai beaucoup aimé les similitudes apportées à l’intrigue (les personnages qui reviennent mais dans d’autres circonstances, les lieux que l’on revisite autrement). On sent derrière tout le travail commun des deux auteurs qui ont pourtant écrit deux histoires radicalement différentes, et pourtant aussi dramatiques l’une que l’autre… Ainsi, un événement, un seul, peut-il réellement changer toute une destinée, ou bien le désastre, quel qu’il soit, était-il forcément l’issue de cette famille ?
Avec une plume fluide que j’ai découverte récemment dans « Une bonne intention » (mon avis ici), Solène Bakowski nous entraîne dans le tourbillon d’une relation gémellaire complexe et destructrice. L’illustration de l’histoire avec la chanson « With or without you » m’a semblé sonner vraiment juste, et plus qu’à l’histoire, au projet lui-même puisque la destinée de Coline est tragique, avec ou sans Jessica, avec ou sans elle…
Néanmoins, la dimension de recherche en moins (dans « sans elle » se pose quand même la question de savoir où est Jessica), l’histoire m’a un peu (mais vraiment juste un peu) moins emportée que son pendant. J’ai réellement beaucoup pesté contre Patricia, la mère égoïste et aveugle, et également contre Thierry, totalement passif et incapable de redresser la barre. Tout le poids des mauvais choix des parents s’abat lourdement sur les jumelles, induisant des réactions inconsidérées mais tellement désespérées de la part de deux fillettes déboussolées qui n’ont que leur double à qui se raccrocher, alors que ce même double s’avère peut-être la rivale qui l’empêchera d’accéder au bonheur…
Décidément, l’histoire de la famille Simoëns est désespérément déchirante, car finalement, avec elle et sans elle reste les deux faces d’une même pièce, diablement illustrée par deux auteurs au talent incontestable.
Maintenant, je vous laisse découvrir ce qu’en a pensé Stéphanie ici, et je la remercie pour le chouette échange que nous avons eu par rapport à notre lecture, d’ailleurs j’ai trouvé son analyse fort juste !
Ping : Avec elle, T.1 de Solène Bakowski | Sorbet-Kiwi
T’es trop chou avec ton intro ^^ C’est pas grave, finalement ces quelques jours de décalages ne nous auront pas empêchés dans discuter assez intensément ! 😀 Tu relèves des choses que je n’ai pas souligné, mais qui sont totalement justes, comme l’importance de la chanson par exemple ! Depuis je l’ai en tête en plus ^^ Merci beaucoup pour cette lecture commune en tous cas, ça m’a fait plaisir d’en discuter plus longuement avec toi !
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En effet, j’ai vraiment apprécié d’avoir ta vision et à la lecture de ta chronique, je comprends mieux ton ressenti… En effet, en tant que maman, j’ai du mal à imaginer qu’on puisse « préférer » un enfant, c’est pourtant hélas monnaie courante… En tout cas, partante quand tu veux pour une prochaine LC ! 🙂
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Cooool avec grand plaisir ! 😀 J’adore les LC, j’en fais tout le temps, donc quand tu veux ^^
C’est vrai que le favoritisme est vraiment dur. Dans ma famille, c’est plutôt quelque chose qui vient des papas (autant mon père que mon beau-père). A mon avis c’est surtout un manque d’intelligence et de sensibilité, et clairement Patricia n’en a pas tant que cela a revendre, donc ça se rejoint.
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D’abord : quand tu veux pour une prochaine 😉 ensuite en effet, certaines personnes sont dépourvues de sensibilité et ça change rarement…
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Hou ! Je suis fort intriguée par ces deux romans qui se mêlent 🙂
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Tu devrais beaucoup aimé car la psychologie des personnages y est fort bien travaillé !
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J’en prends bonne note 🙂
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J’adore l’idée de deux histoires deux possibilités. Ton avis titilles ma curiosité. Je vais de ce pas lire celui de pepparshoes.
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Qui devrait t’éclairer sur d’autres aspects tout aussi intriguant 😊
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Moi j’ai beaucoup aimé… Les deux…
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Moi aussi même si préférence pour sans elle mais vraiment un très chouette projet !
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moi aussi une lègère préférence pour sans elle…
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Merci très belle chronique dame Nath
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Une auteur que tu m’as faite découvrir !!!! Tu sais reconnaître les bonnes plumes…
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Et heureusement c’est un peu mon job aussi ! héhé
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