« L’île des souvenirs » – Chrystel Duchamp

Lu en : Janvier 2023

Depuis « l’art du meurtre », je ne rate aucune sortie de cette talentueuse auteure. À chaque livre, c’est une nouvelle ambiance, un nouveau genre. Cette fois ne fait pas exception !

Cadencé en plusieurs parties qui reprennent l’histoire à zéro ou presque depuis un autre angle sans pour autant répéter les mêmes choses, l’auteure nous embarque cette fois dans une histoire d’enlèvements et de meurtre.

Deux jeunes filles sont enlevées. L’une d’elles est Delphine. Fille d’une bonne famille de chrétiens dans laquelle la spontanéité, la joie et l’amour ont sensiblement manqué, Delphine, la « bonne fille » rattrape des années de jachère affective par des moyens plutôt extrêmes, usant et abusant de tout : alcool, drogue, sexe, alors que ses parents la croient en train de sagement poursuivre son cursus universitaire. Enlevée, elle est à la merci d’un tortionnaire psychopathe. Bientôt, Delphine est rejointe par une seconde victime, tout aussi terrorisée qu’elle.

L’une des deux s’enfuira, l’autre mourra.

Que s’est-il réellement passé dans cette maison de l’horreur ? Pourquoi les jeunes femmes ont-elles été arrachées à leur quotidien ? Pourquoi l’une est-elle morte et pas l’autre ? C’est à ces questions que devront répondre les flics, les psychologues, la survivante qui, pour cela, devra affronter ses démons et ses traumatismes.

Sans jamais forcer le trait, l’auteure nous embarque dans cette intrigue au rythme de sa plume acérée, parsemant son récit d’informations historiques ou artistiques, de disgressions sociétales, autant de points que j’adore et valide, d’une part parce que j’apprends, d’autre part parce que les préoccupations de l’auteure sont les mêmes que les miennes.

Vient ensuite la résolution, et c’est là que commence le génie ! Chrystel Duchamp nous emmène exactement là où elle le souhaite, prenant le risque de nous entendre murmurer, blasés : « je le savais ! », tout en haussant les yeux au ciel de dépit. Oui, elle prend ce risque-là, parce qu’elle sait qu’elle n’en a pas fini avec nous. Jeu, set et match. Alors qu’on poursuit les dernières lignes du bouquin en ressassant encore sur une résolution qu’on a vue venir au grand galop, on se prend soudainement un coup de batte littéraire qui nous en fera tomber de notre chaise ! Exit, notre fierté de petits malins, on s’est complètement fait avoir et l’auteure écrase nos certitudes comme un vulgaire insecte. Les dernières lignes sont complètement bluffantes et j’en ai eu le souffle coupé ! Un final d’autant plus époustouflant qu’il nous cueille alors qu’on croyait l’histoire terminée. Absolument magistral ! Je me suis fait surprendre en beauté, et j’adore ça !

Ce n’est un secret pour personne, en plus d’être une auteure talentueuse, Chrystel est une femme adorable et fait officiellement partie de mes auteurs chouchous. Mais c’est pourtant en toute objectivité que je vous confirme que ce roman est une totale réussite ! Foncez ! (Ou tentez de gagner un exemplaire par par ici !) 😉

38 réflexions sur “« L’île des souvenirs » – Chrystel Duchamp

      1. Et voilà, je me suis lancée hier sur ma liseuse et je pense que j’ai dû m’endormir car je ne me souviens de rien. Je vais donc relire le début tout à l’heure.
        Si je reste dans cet état zombiesque, je pense que je ne trouverai pas. Mais sur un malentendu…
        Je t’ai parlé de La mâchoire de Caïn ?

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      2. Je viens de le finir. Et dans les grandes lignes, j’ai plutôt bien aimé. D’autant que pour le coup, j’avais trouvé. J’ai cru que non et un petit écureuil m’a rassurée.
        Je vais essayer de faire ma chronique rapidement. En tout cas merci pour ton conseil. C’est sûr que sinon, je ne l’aurais pas lu…
        Et pour La mâchoire de Caïn, j’ai résolu une des énigmes de la page 3 (sur 100, sachant qu’il doit y en avoir plusieurs par page, je vais crever)

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      3. Ça, ça me fait super plaisir !!! Chrystel est une de mes chouchoutes, alors je suis ravie qu’à toi, connaissant tes réticences, ce livre t’ai plu ! Mais tu avais vraiment compris la toute toute fin ? Punaise, t’es plus que balaise !! 😱.
        Dans ce cas, tu vas peut-être venir à bout de cette mâchoire ! 😄.
        Je l’ai eu entre les mains, mais je n’ai pas cédé ! (T’as vu comment je suis forte ?)

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      4. Tu as une chouette chouchoute !
        Et tu es très forte pour La machoîre de Caïn, je pense que résister est ce qu’il y a de mieux à faire pour préserver son cerveau.
        Alors, oui, j’ai trouvé. J’ai eu une première idée au départ, mais elle n’a pas été développée alors, c’était sûr que ce n’était pas ça. Et puis, j’ai trouvé qu’un premier personnage arrivait comme un cheveux sur la soupe et puis j’ai pensé à une BD de Timothé Le Boucher (j’essaie d’être incompréhensible pour ceux qui ne voudraient pas être spoilés) (ça me fait penser à un mail que j’ai reçu d’un ado il y a quelques années qui voulait que je lui analyse la fin d’un roman inscrit au programme scolaire. Je ne suis même pas sûre qu’il l’avait lu, ce petit malin). Bref, j’avais ma piste. Mais je dois reconnaître que le roman est bien fichu et ça me donne même envie de creuser un peu du côté de ta chouchoute (je te fais confiance !)

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