Depuis quelques mois maintenant, un collectif donne de la voix ! Il s’agit des « Louves du polar ». Leur but ? Mettre leur travail d’auteures du noir en avant ! Comparativement à certains pays scandinaves ou anglophones, la visibilité des auteures francophones laisse à désirer. C’est sur ce constat que les fondatrices (Chrystel Duchamp, Agathe Portail, Cécile Cabanac, Céline Denjean, Cécile de Roany et Marlène Charine) ont décidé de fonder ce collectif, qu’elles veulent résolument positif et solidaire. Pas de féminisme exacerbé ni d’actions revanchardes, et surtout pas de guerre des sexes ! Les Louves sont positives, amicales et lumineuses. Mais, avant tout cela, ce sont d’excellentes auteures de noir comme je les aime ! Fidèle au collectif depuis son démarrage, je suis fière de dire que j’ai déjà lu plus de la moitié d’entre elles ! J’ai bien sûr la volonté de poursuivre cette découverte, afin de les connaître toutes, mais aussi de vous les faire connaître à tous !

Depuis peu, les Louves ont un site où vous pourrez en apprendre plus sur elles : https://leslouvesdupolar.fr/

Elles partagent des valeurs qui me plaisent évidemment beaucoup, voyez plutôt :

L’objectif de cette série d’articles sera de vous présenter un peu plus en détail certaines louves qui se sont prêtées au jeu de réponses aux questions que je leur avais concoctées. Cette série d’articles se veut participative, aussi, si vous avez des retours de lectures sur les livres des louves, n’hésitez pas à laisser un lien en commentaire ! Joignons nos voix de lecteurs pour porter loin le hurlement des louves !!!

La Louve du jour : Chrystel Duchamp !

Par son double statut de fondatrice des Louves et auteure chouchou sur ce blog, il me semblait normal de commencer par elle ! Une belle personne, qui couve d’amour ses lecteurs et que j’ai enfin pu rencontrer IRL à Lens il y a quelques jours. Une excellente auteure dont le dernier roman m’a retourné le cerveau, lui valant le surnom officiel d’essoreuse à salade !

Qui est-elle ? (Source : https://leslouvesdupolar.fr/chrystel-duchamp/)

Née en 1985, Chrystel Duchamp se passionne très tôt pour la littérature de genre. Elle suit des études de communication à Lyon avant de devenir graphiste. En parallèle, elle se lance dans la rédaction de nouvelles. En 2020, son manuscrit “L’Art du meurtre” est repéré par les éditions de l’Archipel. Ce premier suspense est salué par le public et la critique, notamment par Le Parisien : « Une écriture enlevée, sombre et claquante. Un excellent polar addictif et original. » En 2021 paraît “Le sang des Belasko”, un huis-clos familial encensé par Gérard Collard : « Une histoire absolument incroyable, effrénée, terrifiante… une fin formidable ! » L’année 2022 s’ouvre sur la sortie de “Délivre-nous du mal”, roman sombre et engagé, finaliste du prix du Festival de Cognac 2022. Dans son nouveau roman paru en mars 2023, Chrystel nous conduira dans les plus sombres abysses de la mémoire…

https://www.instagram.com/chrystel.duchamp/.

https://www.facebook.com/chrystel.duchamp.auteur

Photo :  ©margaux–cormoreche

L’interview de Chrystel

Quelle louve es-tu ? (Toi, en quelques lignes 😉 )

Je suis la louve Chrystel Duchamp, autrice de quatre suspenses parus aux éditions de l’Archipel. En plus d’être écrivaine, je suis graphiste. C’est cette compétence que je mets au service du collectif. Logo, affiches, marque-pages, tampons encreurs, réseaux sociaux, vidéos… je suis ravie de réaliser tous ces supports et de participer, ainsi, à la mise en lumière des femmes dans le polar.

Qu’est-ce qui t’a motivée à rejoindre les louves ?

En étant éditée, j’ai découvert que les lecteurs français connaissaient mal les autrices de polar francophones alors qu’ils connaissaient parfaitement nos consœurs : les suédoises, les espagnoles, les anglo-saxonnes. Frappée par ce constat, je me suis postée devant ma bibliothèque et j’ai réalisé que, du côté des francophones, elle était constituée à 100 % d’auteurs masculins. Autre anecdote, lors d’un salon où les autrices étaient très bien représentées, des visiteurs se sont étonnés de voir « qu’autant de femmes » écrivaient du polar. Les lecteurs qui lisent beaucoup, qui fréquentent les salons spécialisés, savent que nous sommes nombreuses. Mais si vous demandez à des lecteurs plus occasionnels de vous citer le nom de trois femmes dans le polar, ils auront bien des difficultés.

Pourquoi avoir choisi d’écrire du polar ?

J’en lis depuis toujours. J’ai commencé avec « Alice détective », Agatha Christie, Mary Higgins-Clark. J’étais fascinée pour ces histoires sombres et pleines de mystère. D’une manière plus générale, je suis attirée par l’ombre plutôt que par la lumière. Certains faits de société m’interrogent, me questionnent, me dérangent. À tel point que j’ai envie de proposer mon explication à des faits qui pourraient sembler inexplicables.

Quels sont les livres ou les auteurs qui t’ont le plus marquée ?

Sur la première place du podium : toute l’œuvre de Lovecraft. Il a su créer un univers complet et complexe. Ses nouvelles sont sombres, nihilistes. Tout ce que j’affectionne ! Deux romans de Jean-Christophe Grangé m’ont beaucoup marquée : « Les rivières pourpres » et « Le vol des cigognes ». C’est lui qui m’a donné envie d’écrire.

Quelle question aurais-tu aimé que je te pose (et quelle en serait la réponse ?) ?

Aimes-tu tes lecteurs ? Une question qu’un journaliste radio m’a posé il y a peu, d’ailleurs.

La réponse est « oui ». Un grand « oui » ! Ils me comblent de bonheur. Mes romans sont un vecteur formidable entre eux et moi. Je dis souvent que je n’écrirais plus s’il n’y avait personne pour me lire. 50 % de mon travail d’autrice reposent sur la catharsis, ou la nécessité d’écrire pour me libérer de certains poids. Les autres 50 % sont motivés par mon lectorat. Je tisse un lien unique avec mes lecteurs. Ils sont mon moteur. Une source intarissable d’amour et d’énergie. Dont tu fais partie.

Les livres de Chrystel

L’art du meurtre

(mon avis complet ici)

(…) Un condensé d’espièglerie et d’action, sur fond d’œuvre d’art des plus déjantées, c’est la recette magique de ce thriller dont bien d’autres avant moi vous ont chanté les louanges ! (…)

Résumé babelio

Quatre victimes. Et aucun coupable.
Des relations amoureuses sans lendemain. Une mère possessive et intrusive. Des nuits entières à errer. La vie d’Audrey, 34 ans, pourrait se résumer à une succession d’échecs. Seul son métier de lieutenant à la PJ lui permet de garder la tête hors de l’eau.
En ce jour caniculaire de juillet, Audrey et son équipe sont appelés sur une scène de crime. Le corps de Franck Tardy, avocat à la retraite, est retrouvé dans son luxueux appartement du XVIe arrondissement. Son corps a été torturé, mutilé, partiellement écorché, puis mis en scène sur une table dressée pour un banquet. Pour compléter cette vanité, un crâne humain lui fait face : celui de sa défunte épouse, dont la tombe a été profanée quelques jours auparavant.
Audrey et son équipe découvrent rapidement que l’homme est un habitué des clubs sadomasochistes parisiens et que, richissime, il a dépensé sa fortune en achetant des œuvres d’art. Au point de finir ruiné.
Quand un deuxième meurtre est commis dans des conditions similaires, Audrey sait qu’elle fait face à un psychopathe. À elle de plonger dans les milieux interlopes parisiens, des maisons de vente aux clubs SM, pour débusquer ce tueur, dont les méthodes extrêmes n’ont d’égale que son appétit meurtrier.

Le sang des Belasko

(mon avis complet ici)

(…) Chrystel Duchamp a pris une assurance et une puissance dans sa plume qui rendent ces lignes incroyablement addictives, et le lecteur en est réduit à tourner les pages avec frénésie pour arriver à une fin magistrale… Au-delà de la puissance des mots, l’auteur a insufflé une âme à un personnage des plus atypiques : la « Casa Belasko », qui ouvre le roman par ses pensées les plus intimes. (…)

Résumé babelio

Cinq frères et sœurs sont réunis dans la maison de famille, la Casa Belasko, une vaste bâtisse isolée au cœur d’un domaine viticole de Provence.
Leur père, un vigneron taiseux, vient de mourir. Il n’a laissé qu’une lettre à ses enfants, et ce qu’il leur révèle les sidère : leur mère ne se serait pas suicidée – comme l’avaient affirmé les médecins six mois plus tôt. Elle aurait été assassinée…
Au cours de la nuit, non-dits, jalousies et frustrations accumulés au fil des années vont se déverser. Mais le pire reste à venir. D’autant que la maison, coupée du monde extérieur, semble douée de sa propre volonté…

Délivre-nous du mal

(mon avis complet ici)

(…) Dans cet étrange tableau, des protagonistes vont proposer une solution radicale à un mal qui ronge la société depuis la nuit des temps. Pari réussi pour l’auteure qui, bien au-delà d’une traditionnelle enquête policière, nous embarque sur les chemins cabossés de la raison qui s’égare, le tout avec la fluidité d’une plume qui rend la lecture d’autant plus attrayante ! (…)

Résumé babelio

Février 2018. Anaïs sollicite l’aide de son ami Thomas Missot, commandant à la PJ de Lyon. Pour elle, pas de doute, sa sœur Esther a été enlevée. Pourquoi aurait-elle, sinon, laissé derrière elle ses clés de voiture, ses papiers et son téléphone portable ?
Les mois passent et, tandis que l’enquête s’enlise, d’autres jeunes femmes se volatilisent. Jusqu’à ce qu’un corps soit retrouvé pendu dans une usine désaffectée, le crâne rasé, la langue sectionnée. Puis un deuxième…
Thomas sait désormais qu’un tueur en série sévit dans la région. Mais il ignore encore que ces cadavres ne sont que la partie immergée du plan machiavélique d’un individu avide de vengeance…

L’île des souvenirs

(mon avis complet ici)

(…) Exit, notre fierté de petits malins, on s’est complètement fait avoir et l’auteure écrase nos certitudes comme un vulgaire insecte. Les dernières lignes sont complètement bluffantes et j’en ai eu le souffle coupé ! Un final d’autant plus époustouflant qu’il nous cueille alors qu’on croyait l’histoire terminée. Absolument magistral ! Je me suis fait surprendre en beauté, et j’adore ça ! (…)

Résumé babelio

Delphine, 22 ans, est étudiante à Lyon. Issue d’une famille bourgeoise, elle tente de s’affranchir de son éducation stricte en écumant bars et boîtes de nuit.
Au cours d’une soirée, elle suit une mystérieuse brune jusqu’à sa voiture…
Quand Delphine se réveille dans un lieu inconnu, elle est menottée à un radiateur. Bientôt rejointe par une autre prisonnière, qu’elle connaît. L’une des deux ne survivra pas à l’horreur.
L’enquête confiée à la Crim n’avance pas assez vite aux yeux de l’opinion. Sous pression, le capitaine Romain Mandier accepte l’aide d’un profiler et d’une psychotraumatologue.
Choquée, la rescapée se souvient d’un homme en noir, mais sa mémoire est un champ de ruines. Peut-on seulement se fier à ses souvenirs ? Exhumer d’eux le détail qui mènera au coupable ?
Une fois de plus, Chrystel Duchamp surprend par une intrigue des plus originales et un épilogue aussi glaçant que retors !