C’est vous qui le dites ! – Les coups de cœur d’Yvan

Présentation de la rubrique ici !

Aujourd’hui, nous accueillons l’incontournable Yvan, du blog EmOtionS – Blog littéraire, qui est à la fois chroniqueur-tentateur hors pair, membre de l’organisation (et parfois modérateurs sur les plateaux d’interviews) de divers salons, et maintenant directeur de publications pour déjà deux recueils de nouvelles (« Écouter le noir » et « Regarder le noir » et un petit troisième en préparation). Ses avis éclairés sont écrits à l’encre de la passion, et son horizon littéraire m’a déjà menée plus d’une fois à sortir de ma zone de confort ! Aussi, j’avoue bien volontiers que je suis plus qu’honorée qu’il ait eu à cœur de nous partager les pépites qui ont accompagné sa vie de lecteur !

Qui es-tu et où peut-on te suivre ?

Yvan ayant fait l’impasse sur la question, je prends la liberté de répondre pour lui ! 😉

Sur Facebook : http://www.facebook.com/EmotionsBlogLitteraireEtMusical

Sur Twitter : @YvanbloEmOtion

Sur Instagram : yvan_gruz

Qui suis-je : homme, 52 ans, Strasbourg, France

Le blog EmOtionS en chiffres (au 08/12/2020) : 8 ans d’existence – 885 chroniques – 419 interviews (auteurs, mais aussi éditeurs, libraires…)

Et plus encore à découvrir ici : https://gruznamur.com/about/

Parlons de tes coups de cœur !

Je déteste les catégorisations, les boites, les étiquettes. Une spécialité bien française. Pour moi, il n’y a que les bons livres et les autres, rien d’autre. Parce que mes lectures sont souvent inclassables.

Mais comme je ne suis pas à une contradiction près, j’ai tout de même « rangé » mes coups de cœur par thèmes ;-).

Ce top me fait sortir de la naphtaline les liens de certaines chroniques (qui mériteraient d’être réécrites, parfois…). Bonne découverte de mes livres indispensables !

LE MEILLEUR ROMAN DE TOUS LES TEMPS

« Replay » – Ken Grimwood

Replay par Grimwood

« Replay » n’est pas un livre. C’est une expérience émotionnelle et humaine. Ken Grimwood n’est pas un simple auteur, c’est un magicien qui, à travers son seul roman publié en français, a créé une alchimie inédite et toujours inégalée depuis sa sortie.

Je l’ai lu la première fois quand j’avais vingt ans et il a complètement modifié ma perception du monde et de mon futur. Je l’ai relu à trente ans et il m’a empli de questionnements. Je l’ai relu passé quarante ans et il m’a fait jeter un regard lucide sur mon passé. Et à cinquante ans, il m’a questionné encore d’une autre manière.

Mon livre de chevet.

Résumé Babelio :

En ce 18 octobre 1988, Jeff Winston se trouve dans son bureau new-yorkais, et écoute sa femme lui répéter au téléphone : « Il nous faut, il nous faut… » Il leur faudrait, bien sûr, un enfant, une maison plus confortable. Mais surtout parler. A cœur ouvert. Sur ce, Jeff meurt d’une crise cardiaque. Il se réveille en 1963, à l’âge de dix-huit ans, dans son ancienne chambre d’université. Va-t-il connaître le même avenir ? Non, car ses souvenirs sont intacts. Il sait qui va gagner le prochain Derby, et ce qu’il en sera d’IBM et d’Apple… De quoi devenir l’homme le plus puissant du monde, jusqu’à… sa deuxième mort, et qu’une troisième, puis une quatrième vie commencent…

LE PLUS GRAND ROMAN DE STEPHEN KING (et le meilleur roman de tous les temps, ex æquo)

« 22/11/63 » – Stephen King

22/11/63 par King

Vous êtes fan du King, jetez vous là-dessus.

Vous ne connaissez pas le King, jetez vous là-dessus.

Vous n’êtes pas friand de science-fiction, ça tombe bien ce roman n’en n’est pas vraiment un, donc jetez vous là-dessus.

Vous êtes fan de SF, ce n’est peut-être pas le sujet principal, mais ça vous parlera tout de même, donc jetez vous là-dessus.

Vous aimez les longs romans, jetez vous là-dessus.

Vous prenez un peu peur devant la taille de celui-ci, mais je vous le dis : vous n’avez rien de mieux à lire, donc jetez vous là-dessus.

Résumé Babelio :

Imaginez que vous puissiez remonter le temps, changer le cours de l’Histoire. Le 22 novembre 1963, le président Kennedy était assassiné à Dallas.

À moins que… Jake Epping, professeur d’anglais à Lisbon Falls, n’a pu refuser la requête d’un ami mourant : empêcher l’assassinat de Kennedy. Une fissure dans le temps va l’entraîner dans un fascinant voyage dans le passé, en 1958, l’époque d’Elvis et de JFK, des Plymouth Fury et des Everly Brothers, d’un dégénéré solitaire nommé Lee Harvey Oswald et d’une jolie bibliothécaire qui deviendra le grand amour de Jake…

LE THRILLER

« Reflex » – Maud Mayeras

Reflex par Mayeras

Si vous pensez avoir tout vu en matière de thriller et de roman noir. Oubliez…

Si vous pensez qu’un bouquin ne se parcoure qu’avec les yeux ? Oubliez…

Ce roman n’est pas juste un simple bouquin, c’est une véritable expérience sensorielle. Par sa plume, Maud Mayeras a un don unique pour donner forme, couleur, goût, odeur et sonorité à la moindre parcelle de son intrigue. Cette histoire ne se feuillette pas, elle se vit !

Résumé Babelio :

« Perdre un enfant est une maladie que l’on a peur de contracter. C’est une contagion dont on évite soigneusement les infectés. On change de trottoir, on les fuit à toutes jambes.
De ces gens-là, je suis la peste et le choléra. Je suis leur faucheuse, leur cancer, leur 22 long rifle. »
Iris, photographe de l’Identité Judiciaire, shoote comme d’autres boivent. Pour apaiser la douleur. Pour oublier la mort de son fils, Swan, sauvagement assassiné onze ans auparavant.
Lorsque la canicule assèche la ville, lorsqu’elle détrempe les corps et échauffe les esprits, alors, les monstres se révèlent.

Maud MAYERAS a reçu au salon de Montigny-lès-Cormeilles le prix du meilleur polar francophone 2014 pour son roman Reflex, publié chez A.Carrière (Thriller).

LE LIVRE DES EMOTIONS

« Room » – Emma Donoghue

Room par Donoghue

Mes mots ne sauront jamais décrire l’émouvante, éprouvante, fascinante, amusante traversée qu’offre ce roman.

Tenir 400 pages avec un tel sujet, sans jamais faillir, avec une idée lumineuse par paragraphe et une imagination aussi débordante, tient de l’exploit.

Le petit Jack est sans conteste un des personnages les plus fort qu’il m’ait été donné de côtoyer durant mes lectures.

Résumé Babelio :

Jack fête ses cinq ans dans la chambre qu’il habite avec sa mère depuis sa naissance et dont il ne sort jamais. Il y a Madame Porte, Monsieur Tapis, Madame Table et Monsieur Lit, tous les éléments du quotidien enfin, qui deviennent des compagnons d’isolement. Il y a aussi Grand méchant Nick, celui qui apporte les cadeaux du dimanche et qui tient mère et enfant enfermés ; et Dent Malade, qui fait souffrir Ma. Le point de vue de l’enfant tient tout le roman et lui confère une grande force affective autant qu’une dureté troublante. Room est le septième roman de l’auteure irlandaise, mais seulement le deuxième traduit en français. Il s’inspire d’un fait divers, mais dépasse largement la logique de compte-rendu, grâce à une écriture incarnée et une belle confiance laissée à ce petit garçon, dont le point de vue, à la fois naïf et lucide, donne au roman une douceur tragique.
Room a été finaliste du Booker Prize.

« Room appartient à cette espère si rare, celle des vraies oeuvres d’art. Vous dire qu’il ne ressemble à aucun autre livre est pour moi le plus beau des compliments. Il suffit de décrire sa puissance, sa beauté sombre et pleine de révélations. »
Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque.

Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à toutes ses questions. Cette mère occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il habite seule avec elle dans une pièce unique, depuis sa naissance.

Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais Ma fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec ce personnage. Jusqu’au jour où elle réalise que l’enfant grandit, et qu’elle ne va pouvoir continuer longtemps à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir.

Mais l’enfant va-t-il réussir à trouver des repères loin de leur univers ? Quel accueil lui réservera le monde extérieur, lui l’enfant né de la captivité d’une femme ?

Room interroge la capacité de survie qui existe en chacun de nous, tout en célébrant les pouvoir du récit et du langage. Mais l’auteur résume magnifiquement son principal objet de réflexion : « Le drame essentiel de la parentalité : comment l’on passe d’un instant à l’autre du rôle de celui qui console à celui qui persécute, tout comme les enfants passent leur temps à illuminer notre vie et à nous rendre fous. J’ai essayé de saisir cette étrangeté et ce paradoxe. Devenir parent suscite les émotions les plus folles qu’on puisse ressentir. »

LE LIVRE D’HORREUR, LA VRAIE

« Simetierre » – Stephen King

Simetierre par King

Effrayant, affolant, angoissant, apeurant, épouvantant, impressionnant, inquiétant, monstrueux, pétrifiant, terrible, terrifiant, terrorisant, violent, traumatisant, sinistre, funèbre, macabre, sombre, triste, dramatique, tragique, dérangeant.

Cette histoire de mort et de deuil impossible m’a marqué comme aucune autre depuis.
Il faut être bien accroché pour en venir à bout, mais c’est sans conteste, à mon sens, l’un des trois meilleurs meilleur King.

Résumé Babelio :

La famille Creed (Louis, médecin, sa femme Rachel, leur fille Ellie, le bébé Gage et leur chat, Church) viennent emménager dans la petite ville de Ludlow, dans une grande maison ancienne. Louis fait la connaissance du vieux Jud Crandall, son voisin d’en face, qui lui montre le quartier et particulièrement un petit cimetière aux animaux avec sa pancarte mal orthographiée créé par les enfants de la ville. Un jour, le chat se fait écraser. Creed décide de l’enterrer avant que les enfants ne découvrent le désastre, et demande de l’aide à Jud. Pendant qu’ils enterrent le chat, le vieil homme lui raconte à demi-mots une légende qui court sur ce cimetière. Puis le chat revient. Vivant. Mais pas tout à fait le même. Et c’est alors qu’un nouveau drame surgit. Simetierre est sans aucun doute le livre le plus terrifiant que King ait jamais écrit, et c’est, dans ce sens, son livre le plus réussi. Parfaitement insupportable, c’est un roman en forme de cauchemar absolu.

LE ROMAN NOIR ETRANGER

« Mauvaise Etoile » – R.J. Ellory

Mauvaise étoile par Ellory

Un roman noir, tout en subtilité même s’il utilise parfois le rythme d’un thriller ; une histoire sombre mais aussi (surtout ?) une étonnante histoire d’amour.
Suivez donc la bonne étoile qu’est ce petit chef d’œuvre qui risque fort de vous marquer pour un long moment.

R.J. Ellory a un talent protéiforme, un immense don qui éclabousse chaque mot de ce nouveau roman.

Résumé Babelio :

Texas, 1964. Après l’assassinat de leur mère, Elliott et Clarence passent de maisons de correction en établissements pénitentiaires pour mineurs. Le jour où Earl Sheridan les prend en otages, les deux adolescents se trouvent embarqués dans un périple meurtrier. Alors que Sheridan sème la terreur sur leur route, une sanglante et terrible partie se met en place entre les trois protagonistes. On retrouve dans Mauvaise étoile tout l’art de l’auteur de Seul le silence : une écriture à la fois poétique et réaliste, des personnages d’une humanité complexe et déchirante aux prises avec leur face sombre, une intrigue qui tient le lecteur captif jusqu’à la dernière page.

Un récit très noir, palpitant, frénétique … qui nous subjugue par la profondeur de son intrigue. Avantages.

R.J. Ellory se hisse à nouveau au-dessus du commun des auteurs de polars pour nous livrer un road movie haletant. Paris Match.

LE ROMAN NOIR FRANÇAIS

« Né d’aucune femme » – Franck Bouysse

Né d’aucune femme par Bouysse

Franck Bouysse signe son roman le plus émouvant. A n’en point douter, une histoire et des personnages qui resteront longtemps en mémoire, et des émotions ineffaçables. Il n’y a que les écrits d’un très grand écrivain pour réaliser une telle performance. Inoubliable, j’insiste !

« Né d’aucune femme » est donc un roman noir rural, comme sait si bien le proposer cet auteur. Sans doute son plus noir. Sans doute son plus touchant.

Résumé Babelio :

« – Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
— Et alors, qu’y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose. »

Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.
Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec ‘Né d’aucune femme’ la plus vibrante de ses œuvres.
Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.

LE ROMAN POST-APOCALYPTIQUE

« Julian » – Robert-Charles Wilson

Julian par Wilson

R.C. Wilson est un conteur, un conteur des temps modernes, un conteur du futur.

R.C. Wilson est un artisan. Il cisèle sa prose pour en faire une œuvre à la fois totalement accessible et d’une rare beauté.

R.C. Wilson est un magicien. Il sait donner corps à une histoire qui nous happe comme si c’était la notre.

R.C. Wilson est un humaniste. Il nous touche profondément par sa sensibilité, sans jamais tomber dans le coté « donneur de leçon ».

Résumé Babelio :

Apostat. Fugitif. Conquérant.
Il s’appelle Julian Comstock ; il est le neveu du président des Etats-Unis.
Son père, le général Bryce Comstock, a été pendu pour trahison (on murmure qu’il était innocent de ce crime).
Julian est né dans une Amérique à jamais privée de pétrole, une Amérique étendue à soixante états, tenue de main de maître par l’église du Dominion. Un pays en ruine, exsangue, en guerre au Labrador contre les forces mitteleuropéennes, pour les dernières ressources naturelles.
On le connaît désormais sous le nom de Julian l’agnostique ou (comme son oncle) de Julian le Conquérant.
Ceci est l’histoire de ce qu’il a cru bon et juste, l’histoire de ses victoires et défaites, militaires et politiques.

Fresque post-apocalyptique, western du XXIIe siècle, fulgurant hommage à Mark Twain, Julian est le plus atypique des romans de Robert Charles Wilson. Une réussite majeure et une critique sans concession des politiques environnementales actuelles.

LE ROMAN DE SF (et initiatique)

« Dune » – Franck Herbert

Le cycle de Dune, tome 1 : Dune par Herbert

C’est un roman initiatique, qui a clairement joué ce rôle pour moi lorsque je l’ai lu du haut de mes 15 ans. Pour ça, il y a clairement eu un « avant » et un « après » Dune. C’est comme s’il m’avait ouvert une porte dans mon esprit, à l’époque (et pourtant, je ne comprenais pas tout).

Résumé Babelio :

Il n’y a pas, dans tout l’Empire, de planète plus inhospitalière que Dune. Partout des sables à perte de vue. Une seule richesse: l’épice de longue vie, née du désert, et que tout l’univers achète à n’importe quel prix. Richesse très convoitée : quand Leto Atréides reçoit Dune en fief, il flaire le piège. Il aura besoin des guerriers Fremen qui, réfugiés au fond du désert, se sont adaptés à une vie très dure en préservant leur liberté, leurs coutumes et leur foi mystique. Ils rêvent du prophète qui proclamera la guerre sainte et qui, à la tête des commandos de la mort, changera le cours de l’histoire.
Cependant les Révérendes Mères du Bene Gesserit poursuivent leur programme millénaire de sélection génétique ; elles veulent créer un homme qui concrétisera tous les dons latents de l’espèce. Tout est fécond dans ce programme, y compris ses défaillances.
Le Messie des Fremen est-il déjà né dans l’Empire?

LE ROMAN INCLASSABLE

« Et toujours les forêts » – Sandrine Collette

Et toujours les forêts par Collette

Les livres de l’écrivaine sont un genre à eux-seuls, et elle mérite d’illuminer de son immense talent le plus grand nombre de lecteurs.

« Et toujours les forêts » est même sans doute son roman le plus singulier. Une prose (souvent poétique) sublimement soignée, une histoire étonnante qui sillonne entre les genres, des personnages et des émotions transcendés par la justesse des formules. Une alchimie au service d’un rural noir apocalyptique.

Résumé Babelio :

Corentin, personne n’en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s’en débarrasser. Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu’au jour où sa mère l’abandonne à Augustine, l’une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l’aïeule, une vie recommence.
À la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n’en finit pas d’assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare. La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l’espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d’un monde désert, et la certitude que rien ne s’arrête jamais complètement.

LE ROMAN FANTASTIQUE (dans tous les sens du terme)

« Carter contre le Diable » – Glen David Gold

Il y a des livres qui touchent directement votre âme… cette partie de votre âme qui est encore capable de s’émerveiller.

Carter contre le diable est de ceux-là. Ce n’est pas qu’un simple livre, il est un peu magique. A l’image de son sujet (l’histoire très romancée d’un magicien dans les années 20), il fait appel à notre capacité d’éblouissement et d’optimisme d’une manière incroyablement touchante et ludique.

Résumé Babelio :

Entre 1890 et 1930, le divertissement était l’apanage des hommes de scène, des gens du cirque et des prestidigitateurs qui ravissaient les foules, captivées par les prouesses d’agilité, d’imagination et de courage de ces amuseurs professionnels. Glen David Gold nous entraîne sur les traces de Charles Carter, dit « Carter le Grand », l’un des illusionnistes les plus réputés de l’âge d’or de la prestidigitation. Si le héros du roman a bel et bien existé, le récit est une œuvre de fiction, qui joue avec l’histoire comme Carter avec ses artifices et nous grise de mystifications et de rebondissements. Le rideau se lève à San Francisco, où Carter bénéficie de l’aimable concours du président des États-Unis, Warren Harding, pour un numéro exceptionnel qui terrorise le public. Comble de malchance, deux heures plus tard Harding trépasse mystérieusement dans sa chambre d’hôtel. Plutôt que de risquer le lynchage, le magicien prend la fuite et laisse les agents perplexes: comment venir à bout d’une enquête quand on a face à soi un génie du trompe-l’œil.

LE ROMAN DE LITTÉRATURE DITE « BLANCHE »

« Le garçon » – Marcus Malte

Le garçon par Malte

Dire que « Le garçon » est un bijou littéraire est presque insuffisant, tant il est difficile de trouver les mots pour décrire l’immensité de ses qualités. Cette lecture m’aura laissé sans voix, ce qui est un comble lorsque l’on sait que le personnage central est mutique.

Marcus Malte est un immense écrivain. Ce roman, qui nous touche par la candeur de son héros tout autant que par la beauté et le carnage des émotions qu’il vit, restera une lecture inoubliable. le genre de livre qui marque un lecteur profondément, intensément, durablement.

Résumé Babelio :

Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin, d’instinct.
Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d’un hameau perdu, Brabek, l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l’amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse tout à la fois sœur, amante et mère. « C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l’effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation.
Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience au gré du hasard et quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubresauts de l’Histoire, le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l’immense roman de l’épreuve humaine.

LE ROMAN UNIVERSEL (et initiatique)

« Betty » – Tiffany McDaniel

Betty par McDaniel

Je ne me souviens pas.
Je ne me souviens pas quand j’ai ressenti autant d’émotions à la lecture d’un roman.
Je ne me souviens pas m’être autant attaché à tant de personnages à la fois.
Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai été aussi ébloui par une écriture.

J’en ai le souffle coupé, j’en perds mes mots, je n’oublierai jamais.

Résumé Babelio :

« Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne. »

La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.

Betty raconte les mystères de l’enfance et la perte de l’innocence. À travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany McDaniel chante le pouvoir réparateur des mots et donne naissance à une héroïne universelle.

LE RECUEIL DE NOUVELLES

« Expiration » – Ted Chiang

Expiration par Chiang

Expiration » – Ted ChiangChacun a sa propre vision de la SF. Celle de Ted Chiang se rapproche clairement de la mienne, humaniste. Des histoires de demain qui font réfléchir sur aujourd’hui et sur ce que sont les relations humaines.

Il démontre, avec une intelligence et une virtuosité rare, que ce genre littéraire est idéal pour questionner ce que nous sommes et nos valeurs. En changeant le contexte, il traite de sujets intemporels. Un recueil de neuf nouvelles universalistes, d’une finesse et d’une qualité comme je n’en ai sans doute jamais lu.

Résumé Babelio :

Les neuf histoires qui constituent ce livre brillent à la fois par leur originalité et leur universalité. Des questions ancestrales – l’homme dispose-t-il d’un libre arbitre ? si non, que peut-il faire de sa vie ? – sont abordées sous un angle radicalement nouveau.Ted Chiang pousse à l’extrême la logique, la morale et jusqu’aux lois de la physique pour créer des mondes inédits dans lesquels les machines en disent long sur notre humanité.Auréolé d’un immense succès critique et commercial aux États-Unis, Expiration est en cours de publication dans vingt et un pays, installant définitivement son auteur parmi les écrivains américains les plus importants.

LA TRILOGIE

« La Trilogie des prophéties » – Pierre Bordage

La trilogie des Prophéties : L'évangile du serpent - L'ange de l'abîme - Les chemins de Damas par Bordage

La trilogie post-apocalyptique ultime, qui explore les religions et leurs dérives.

L’Évangile du serpent

Pour pouvoir écrire l’histoire d’un messie du XXI° siècle, Bordage se devait d’éviter un certain nombre de pièges. Il en a contourné une bonne partie brillamment.

Même daté de 2001, le contexte général est encore brûlant d’actualité.

Ce qui ressort surtout du roman, c’est la violente critique et sans concession de notre société de consommation effrénée, de la condamnation de tout intégrisme, du détournement religieux et politique de la spiritualité.

L’Ange de l’abîme

Dans « l’évangile du serpent », le message, même brutal, était noyé dans un océan d’espoir. Dans « l’ange des abîmes », tout est noirceur et déshumanisation.

Cette rencontre de la petite histoire avec la Grande Histoire, si elle démarre assez lentement, prend progressivement aux tripes, pour ne plus vous lâcher la dernière page refermée.

Chaque lecteur a, dans son paysage intérieur, sa petite forêt emplie de ses chefs-d’oeuvre personnels. Pour moi, ce roman en fait partie.

Les Chemins de Damas

Bordage soumet une diatribe violente de notre société actuelle et du monstre qu’elle pourrait facilement engendrer ; critique du libéralisme effréné, du racisme et de la peur de la différence, du sort réservé aux femmes quelque soit la culture, et surtout des religions institutionnelles.
L’auteur ne critique à aucun moment la foi, mais ce qu’en font les hommes et les atrocités qu’ils peuvent perpétrer en son nom.

Résumés Babelio :

L’Evangile du Serpent : Jeune Indien d’Amazonie élevé en Lozère, Vaï Ka’i incarne la sagesse du serpent double, symbole chamanique de l’ADN. Il prône l’abandon des possessions, le respect de la Terre et accomplit des miracles. Quatre évangélistes, Mathias, tueur à gages, Marc, journaliste désabusé, Lucie, strip-teaseuse sur le Net, et Yann, premier disciple, racontent celui que la presse surnomme le Christ de l’Aubrac… Un grand roman contemporain humaniste et une aventure littéraire inoubliable.

L’Ange de l’abîme : Dans une Europe d’apocalypse ruinée par la faillite des OGM, enlisée dans la guerre contre le Moyen-Orient, en proie au fanatisme religieux et au racisme, le voyage initiatique de Stef et Pibe, deux adolescents à la recherche de l’archange Michel, le dictateur tout puissant qui gouverne le vieux continent depuis sa forteresse roumaine.
Dans une ambiance crépusculaire, fascinante car terriblement proche et crédible, un grand roman épique d’une actualité brûlante.
Elle ne lui avait jamais fourni d’explication sur ses disparitions ni sur ses motivations.
Elle se contentait de répéter en riant qu’elle était son ange gardien, qu’elle lui ficherait la paix après avoir parcouru un bout de chemin en sa compagnie.
Il ne voulait pas qu’elle sorte de sa vie.
Un jour pourtant, elle se tirerait parce que « chacun doit descendre seul dans les abîmes de son âme, chacun doit apprendre à se dresser vers les cieux sans autre soutien que ses propres racines

Les chemins de Damas : Après la grande guerre contre les nations musulmanes, l’Europe est dominée par les mouvements évangéliques venus des Etats-Unis. Délocalisations, prolifération des milices et des bandes, misère et corruption généralisées : le vieux continent s’enfonce dans la crise. Divorcée, Jemma vit dans une résidence protégée au cœur de Paris. Un jour, sa fille disparaît, comme des milliers d’autres enfants avant elle. Désemparée, la jeune femme part à sa recherche aux côtés de l’énigmatique Luc, vers ce Moyen-Orient diabolisé, impénétrable…

LA TRILOGIE POUR JEUNES ADULTES

« Le Chaos en marche » – Patrick Ness

La Voix du couteau

Un jour, on ouvre un livre, attiré par la 4° de couverture, espérant se plonger dans un univers agréable. Et puis, on tombe sur ça…

Un univers parallèle, déroutant, une écriture unique, totalement réinventée. du jamais vu !

Le livre est classé dans la catégorie des œuvres pour ados ou jeunes adultes, ce que je trouve absurde et beaucoup trop réducteur, tant il est original et tant les réflexions et l’action sont poussées à l’extrême.

Le début d’une trilogie totalement unique.

Le Cercle et la Flèche

Même si l’étourdissement initial a un peu disparu, l’auteur a réussi le tour de force d’en écrire un second encore meilleur, encore plus fort.

C’est violent et humain à la fois, plein de rebondissements et de questionnements sur la différence et ce qu’est « être un homme ».

La Guerre du bruit

La guerre du bruit, ou comment se construit une société (ou se détruit…).

Patrick Ness termine en beauté cette trilogie pleine de bruit, de fureur, d’amour, d’émotion et de questionnements sur le bien et le mal sans tomber dans le manichéisme primaire de beaucoup d’œuvre de ce genre.

Résumés Babelio :

Le chaos en marche, Tome 1 : La voix du couteau : C’est l’année de ses treize ans et, dans un mois, Todd Hewitt va devenir un homme. Il est le dernier garçon de Prentissville. Cette ville de Nouveau Monde est uniquement peuplée d’hommes. Depuis longtemps, toutes les femmes et les enfants ont disparu. A Nouveau Monde, chacun peut entendre les pensées des autres, qui circulent en un brouhaha incessant, le Bruit. Nul ne peut échapper au Bruit, nulle part, jamais…

Le chaos en marche, Tome 2 : Le cercle de la flèche : Alors qu’ils fuient une armée implacable, Todd et Viola sont séparés. Todd est fait prisonnier par son ennemi Maire Prentiss et Viola rejoint la Flèche, un groupe de résistance. Entraînés dans un conflit qui les dépasse, ils ne rêvent que de se retrouver, mais peuvent-ils encore se faire confiance ? La suite bouleversante de La Voix du Couteau.

Le chaos en marche, Tome 3 : La guerre du bruit : Trois armées marchent sur New Prentissville, chacune prêtes à anéantir les autres. La première, celle des Spackle qui avancent par milliers, attaque pour se venger. La seconde dirigée par le Maire, qui s’imagine déjà maître de Nouveau Monde. Celle enfin de Mistress Coyle, la terroriste, qui continue sa lutte de pouvoir avec le Maire. Todd et Viola n’aspirent qu’à être ensemble et sont confrontés à la complexité des choix à faire. Rapports de force, trahisons, ambitions… Comment espérer la paix ? Faut-il tuer des milliers de vie pour en sauver une ? Alors qu’une paix est conclue, Todd est blessé. Soigné par les Spackle, il semble revenir lentement à la vie tandis que les vaisseaux des colons s’apprêtent à se poser sur la planète Terre. L’avenir sera peut-être meilleur…

Un tout grand merci à Yvan d’avoir pris le temps de nous partager ce morceau de lui-même dans cette rubrique qui, je l’espère, continue de faire gonfler vos PAL (la mienne en prend un sacré coup 😄.

La semaine prochaine, nous recevrons par ici Isabelle Villain, auteur talentueuse et chroniqueuse pour le blog Collectif Polar.

17 réflexions sur “C’est vous qui le dites ! – Les coups de cœur d’Yvan

  1. Héhé, pourquoi je ne suis pas surprise par les coups de coeur qu’à choisi notre ami Yvan le terrible.
    Juste une interrogation, je serai passée à coté de Room, va falloir que j’aille voir ça !
    Et oui quelle belle idée de remettre sur le devant de la scène Patrick Ness. En plus je crois qu’une nouvelle fois Gallimard va republier bientôt le volume 1 La voix du couteau. A faire découvrir de toute urgence à nos ados. Hein, sire Yvan, j’ai bien lu dans tes pensées là ? hihi…
    Merci Nath pour cette belle idée qui me permet de découvrir des tas de choses sur les lecteurs et lectrices que tu mets si bien en avant.
    Et au delà des livres j’aime lire ce qui a touché nos lecteurs et surtout pourquoi. Même si là, et je le reconnais bien, Yvan reste très pudique.

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