« Du fond des âges » – René Manzor

Lu en : Novembre 2022

L’un de mes objectifs « achat Iris Noir » de cette année était le petit dernier de René Manzor, lauréat l’an dernier du Grand Prix Iris Noir pour son titre « À vif« . Il n’a pas traîné dans ma PAL, tant les avis étaient unanimes. Je vais singulièrement manquer d’originalité, parce qu’il n’y a qu’une chose à retenir : alerte coup de cœur ! Pour autant, chroniquer ce titre pour susciter chez vous un irrépressible besoin d’achat compulsif ne sera pas aisé, car on ne peut pas beaucoup en dire pour ne pas trop en dire !

Je vais quand même m’atteler à cet exercice périlleux, parce que je suppose qu’un simple « Achetez-le ! » ne serait pas suffisant !

Donc, je vais commencer par vous dire pourquoi il faut s’y plonger :

D’abord, il y a les décors : Christchurch, Nouvelle-Zélande, chaud et magnifique contre une station en plein cœur de l’Antarctique, blanc et glacial.

Ensuite, il y a les temporalités : le présent qui voit le retour en fanfare de Nateo, disparu trois ans plus tôt contre une intrigue un an plus tôt, alors que le papa de Nateo tente d’oublier son chagrin en s’engageant pour une nouvelle mission en Antarctique.

Il y a également les personnages : Marcus, l’explorateur courageux et père dévoué, Nateo, l’enfant victime qui inquiète, les autres membres de la mission en Antarctique qui affrontent leurs peurs profondes, le vieux sage Maori plein de bon sens, la psychologue-criminologue qui ne peut pas s’empêcher d’aider…

Et bien sûr, les intrigues : le retour de Nateo se fait en fanfare, car il est pourchassé par un tueur russe. L’expédition en Antarctique vire au drame dès « l’atterrissage ». Il y a évidemment bien un fil qui noue ces deux intrigues, mais je vous mets au défi de le trouver avant que l’auteur n’accepte de vous le dévoiler ! Ceux qui me connaissent savent à quel point être surprise est un élément vraiment primordial pour moi ! J’ai été bien incapable de voir venir le dénouement, et j’ai adoré ça !

Voilà pour les éléments plutôt factuels. Revenons-en à mon ressenti ! Entre le retour de Nateo et la mission en Antarctique, impossible de ne pas être agrippée aux pages qui ne se tournent qu’avec frénésie. Le puzzle est complexe mais ô combien magistral ! Le récit est très imagé, très cinématographique, mais l’écriture apporte en plus une large batterie d’émotions. Parce qu’il y a bien sûr l’inquiétude, voire même la peur primale qui colle à la peau dans les parties qui se déroulent en Antarctique, puis cette autre peur, au présent, qui est presque fataliste (« Il est trop tard pour avoir peur », confirme la quatrième de couverture)… N’est pas en reste la complexité des rapports parentaux face à l’absence puis au retour de l’enfant… La différence entre la manière dont réagissent le père et la mère de Nateo est crédible et sonne juste. Il y a une puissance et une émotion qui nous accompagne tout au long du récit, avec la conviction que l’homme, dans son infinie quête de savoir et de puissance, s’est encore pris pour Dieu, inconscient (ou indifférent ?) face aux ravages qu’il risque pourtant de provoquer…

15 réflexions sur “« Du fond des âges » – René Manzor

  1. Ping : Le top 10 de nos lectrice #2 Nath Mes lectures du dimanche – Collectif polar : chronique de nuit

  2. Ping : Les « Top 10 du Noir 2022 » de Mes Lectures du Dimanche pour le Collectif Polar ! – Mes Lectures du Dimanche

  3. Ping : René Manzor – Du fond des âges | Sin City

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s